Présent samedi dernier au finissage de l’exposition Black Requiem, qui s’est tenue à la galerie nationale du 22 février au 30 mars, le collectionneur suisse d’art africain contemporain David Brolliet tire son chapeau à l’œuvre d’Ousmane Dia dit Odia. A travers cette exposition inspirée par le meurtre de l’afro américain Georges Floyd, abattu par la police lors de son arrestation le 25 mai 2020 à Minneapolis, l’artiste entre en résistance contre les discriminations et violences raciales. Il porte, dans le même sillage, un combat en faveur de la dignité humaine au sens large. David Brolliet, qui réside à Dakar, salue l’engagement d’Ousmane Dia et rend par la même occasion hommage à la création sénégalaise. « Ousmane Dia est dans ma collection depuis fort longtemps. On s’est rencontrés à Genève il y a de nombreuses années. Ousmane Dia fait partie des artistes très engagés politiquement et j’attache beaucoup d’importance aux messages des artistes au niveau politique, parce que je pense que les artistes ont un rôle très important à jouer dans une démocratie : c’est de parler des sujets qui peuvent fâcher, des sujets difficiles ou des sujets, qui ne sont pas évidents à aborder. Ousmane est mon frère, et je suis tellement content d’être à la Galerie nationale à Dakar pour le soutenir» déclare qui estime que le Sénégal a montré et démontré qu’il est un pays important dans le domaine de la culture. Il salue le dénouement pacifique qu’a connu la tension politique qui prévalait ces dernières années. « Dans le domaine de la culture, nous sommes des promoteurs de paix, des promoteurs de situations sans crise, sans violence. J’ai vécu la violence à Dakar, j’ai vécu les émeutes puisque j’étais là l’année dernière (…) Le Sénégal est une jeune démocratie qui a très bien voté, qui a démontré qu’elle était une démocratie saine et qu’il y avait une certaine maturité. Donc c’est merveilleux de voir que la démocratie continue au Sénégal, ce qui rassure beaucoup d’entre nous » souligne David Brolliet.