Ce qui plombe l’adoption du code de l’enfant

En amont de l’assemblée générale des Nations unies qui débutera à New York le 23 septembre, et qui prévoit une manifestation commémorative pour marquer le 30ème anniversaire de l’adoption de la Convention relative aux droits de l’enfant (Cde), le consortium «Agir ensemble : Pour les droits des enfants Maintenant !» salue les progrès enregistrés depuis 1989 au Sénégal en matière de droits de l’enfant, et invite l’État à accélérer l’adoption du Code de l’enfant en gestation depuis plusieurs années. Composé de Child Fund Alliance, Plan International, Save The children, Village d’enfants Sos, Terre des hommes et World vision, le consortium repose sur un partenariat au niveau mondial pour travailler en vue de faire progresser l’agenda des droits de l’enfant dans le monde à l’horizon 2030. Il collabore, au Sénégal, avec la Coalition nationale des associations et Ong en faveur de l’enfance (Conafe Sénégal) et l’Association des juristes sénégalaises (Ajs).

Revenant sur les lenteurs enregistrées dans l’adoption du Code de l’enfant, Salimata Gaye Diagne du Village d’enfants Sos plusieurs relève plusieurs points d’achoppement. «Il y a eu des progrès. Le projet de Code est déjà sur la table du Conseil des ministres et cela a été accepté. Il y a des points d’achoppement cependant. L’âge du mariage au Sénégal actuellement est à 16 ans légalement. Dans le Code de l’enfant nous voulons que l’âge soit relevé à 18 ans. C’est un des points d’achoppement sur lesquels il fallait trouver un terrain d’entente avec l’État. Un autre point d’achoppement porte sur l’interdiction de la mendicité des enfants. C’est des points assez sensibles et il fallait voir comment gérer cette situation-là. Si on continue de nous voiler la face, on ne peut pas socialement accepter quelque chose qui va à l’encontre du bien-être de l’enfant, même si cela a des soubassements culturels, sociaux…  Je crois que l’État a trouvé des solutions à cela et nous espérons que le Code sera bientôt accepté», assure Salimata Gaye Diagne du Village d’enfants Sos qui ne manque pas de faire allusion aux réticences concernant l’avortement médicalisé en cas de viol et d’inceste.

Partagées hier, au cours d’un déjeuner de presse, les recommandations du consortium «Agir ensemble pour les droits des enfants Maintenant» sont centrées sur la protection des enfants au Sénégal et visent trois questions primordiales. «Le Code de l’enfant doit devenir une priorité politique. Un texte complet et ambitieux doit être adopté au plus vite offrant des éléments de réponse à des problèmes urgents, comme par exemple la mendicité des talibés, le relèvement de l’âge du mariage des filles à 18 ans, la déclaration des naissances et la scolarité obligatoire jusqu’à 16 ans. Le Parlement des enfants doit être réactivé et son fonctionnement revu pour faire de la participation des enfants une réalité effective permettant ainsi à tous les enfants de contribuer et de prendre une part active à la définition des politiques publiques et des décisions les concernant. L’État doit assurer une meilleure intégration de la protection de l’enfant dans les politiques publiques et les plans sectoriels. Il doit aussi augmenter les financements disponibles pour la protection de l’enfance pour permettre une meilleure mise en œuvre de la stratégie nationale pour la protection de l’enfant», assurent de manière conjointe les organisations membres.

La note d’orientation sur la situation des droits de l’enfant au Sénégal, qui accompagne le rapport, fait le bilan des progrès et défis enregistrés depuis 1989 sur la base de cinq droits fondamentaux à savoir le droit à l’identité, le droit à la protection, le droit à l’éducation, le droit à la santé et le droit à la participation. C’était le lieu de plaider en faveur d’une nouvelle ère d’engagement afin que les gouvernements prennent des mesures ambitieuses en faveur des enfants qui continuent de vivre dans la souffrance, souvent victimes de discrimination et de violences.

 

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