Christian Roch Carvalho d’Alvarenga (Militant Front National) 

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«Si on mettait tous les noirs au Paradis et qu’on mettait tous les blancs en enfer…» 


Agent de maîtrise et chef d’une équipe de 67 personnes dans l’Istres sud de la France, Christian d’Alvarenga, 49 ans, s’est installe depuis 2001. Binational et amoureux de sa France, il vote chaque année depuis 12ans pour le Front National. Il éclaire sur son parcours, et ses raisons d’un tel choix qui frôle l’incompréhensible pour certains. 

Propos recueilli par Aminata Christine DIAWARA

 

Pouvez-vous revenir sur votre parcours ?

 

J’ai grandi au Sénégal dans le quartier de Mermoz à Dakar et j’ai fait mes études à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar. J’ai toujours été considéré comme un « Bounty » (noir à l’extérieur, blanc à l’intérieur), ma mère ne voulait pas que l’on parle wolof à la maison. J’ai reçu une éducation à l’occidental et j’ai toujours aimé vivre ainsi. Quand ma mère voyait mes petites amies sénégalaises, elle leur disait souvent qu’elle perdait leur temps, que je me marierai avec une française ou une métisse. Plus tard après le décès de ma mère, faute de moyens, nous avons dû déménager dans le quartier de Ndiaye Thioker et j’ai malheureusement dû arrêter mes études en 2ème année de licence d’anglais. J’ai ensuite travaillé pour Canal et à l’imprimerie du Midi en ayant parallèlement des business à droite et à gauche. Ambitieux depuis l’enfance, je me suis promis à 25ans que je me donnais 10ans pour aller en Europe. Alors, un jour, on m’a appelé pour participer au millionnaire et j’ai gagné 8 millions de franc CFA. Je me rappelle des émeutes qu’il y avait au bas de ma porte ce jour-là. A partir de ce moment, j’étais littéralement obligé de financer tous mes proches. Non pas que je ne voulais pas le faire car je suis quelqu’un de généreux, mais je me suis  retrouvé à financer des grands gaillards qui étaient salariés. Je n’avais plus le droit de dire non. Et c’est bien cela qui me désole les Sénégalais sont souvent des opportunistes. Ensuite le moment est venu et après une longue préparation, j’ai quitté le Sénégal pour aller en France.  Arrivé en France à Lyon en 2001 avec un visa touristique, je me suis décidé à rester avec ma copine qui était à l’époque enceinte de moi. Mes débuts en France étaient très durs surtout au niveau financier car je n’avais pas de travail et mes réserves d‘économie commençaient à tarir. J’ai obtenu après 8 mois un titre de séjour et en 2004 j’obtenais la nationalité française. Par contre à l’époque, obtenir la nationalité étaient bien puis facile et je me rappelle le juge qui m’a accordé la nationalité m’avait dit : « Je vous la donne d’office car vous avez eu un enfant et vous en avez épousé la mère ».

 

Comment se sont déroulés vos débuts en France ? Avez-vous été victime de racisme ?

 

Oui bien sûr ! J’étais à Lyon et le centre français est très raciste. Une fois je me suis pris un coup de bâton par un vieux pendant que je travaillais. Et le même jour, pendant ma pause déjeuner, les gendarmes m’ont interpellé parce que des gens avaient signale qu’un homme de couleur était dans le parc. Grâce à mon nom j’arrivais à obtenir des entretiens d’embauche dont je sortais souvent bredouille. Je vous laisserai deviner quoi.

 

Êtes-vous en contact avec votre famille au Sénégal ? 
J’ai été très déçu par ma famille directe quand j’étais au Sénégal. Je suis beaucoup plus proche de mes cousines que je considère comme mes sœurs. Je considère la famille, comme une tare parce qu’on ne l’a choisie pas.

 

Comment percevez-vous le Sénégal ? Et comment percevez-vous l’Afrique ?

Au niveau social, l’Afrique n’est pas un continent. Pour moi, un continent est un ensemble de pays unis, qui parviennent à collaborer malgré les divergences. L’Europe est un continent, l’Amérique en est un également, mais pas l’Afrique. L’Afrique est un archipel avec des dominants et des dominés. Nous n’arrivons pas à passer outre nos différences afin de former une Afrique prospère. Bien au contraire nous nous divisons pour mieux régner. Et, ceci se note même dans l’histoire. En effet, nous sommes les principaux fautifs de la traite négrière. Lorsque le colon est venu pour la première fois en Afrique, il n’était qu’un simple explorateur et offrait aux rois et/ou aux chefs de tribu,  des armes à feu, de l’alcool. Malheureusement, les nôtres, pour faire preuve de gratitude leur offraient leurs propres frères noirs réduits en esclave. Au niveau politique, en Afrique, c’est l’anarchie totale, il n’y a pas de politique en Afrique. C’est un désordre tout simplement. Enfin, économiquement, on est sous-couvert. Plus explicitement, il n’y a rien que l’Afrique fait d’elle-même avec ses propres richesses. Bien qu’il y ait des PME qui tentent tant bien que mal de se démarquer mais qui malheureusement finissent souvent par se faire écraser par les géants multinationaux. Nous travaillons avec des Qatari qui aujourd’hui, sont les plus grands truands. Au moins le ‘’toubab’’ nous arnaque à la connaissance de tous (rires).
Par contre, je tiens à souligner que j’admire la coexistence pacifique des religions et des cultures au Sénégal. Cette tolérance n’existe que  chez nous et nulle part ailleurs.

 

Comment percevez-vous les Africains en France ? 
Les Africains noirs comme les maghrébins me font le plus souvent honte en France. Je suis agent de maîtrise et chef d’une équipe dont les 70% sont maghrébins, les 20% noirs et les 10% sont d’un peu partout en Europe. Par conséquent, je les côtoie assez pour vous dire ce qu’il en est d’eux. Ils ne sont français que quand ça les arrange. Ils ne font aucune preuve de nationalisme. Lors des matchs de foot, ils sont les premiers à brandir leur drapeau et a insulté les français. Ce sont des profiteurs qui y sont uniquement pour bénéficier des avantages du système français. En général, ils travaillent un peu le temps d’avoir suffisamment d’heures pour recevoir les aides au chômage. De surcroît, ils n’éduquent pas leurs enfants. Dans mon quartier, à chaque coin de rue, il y a un ‘’shouf’’ un guetteur (dealer de drogue). Des gamins entre 12 et 13 ans qui se parent de vêtement d’une valeur de 200 ou 300€. C’est une démission, ces parents sont loin d’ignorer la délinquance dans laquelle sombrent leurs enfants. Au lieu de profiter des aides tout en gagnant honnêtement leur vie, ils mettent leurs enfants sur le trottoir. Quand je me promenais au cœur de Paris, ce sont toujours des jeunes arabes ou africains noirs qui subissent des contrôles ou qui se voient pourchasser par les policiers non sans raison. Ce sont des vandales. Cela fait presque 20ans que je vis en France, je n’ai jamais bénéficié d’allocations pourtant j’ai 4 filles et je suis français. Bien au contraire, je cotise et paye des pensions alimentaires. Voilà comment le respect se gagne. Je suis de ces Africains qui sont en France qui ont su représenter au mieux l’Afrique de par leur éducation et leur intégration au lieu de tomber dans la facilité.

 

Comment avez-vous connu le front national ? Quelles ont été motivations pour voter en faveur du front national ?
Au départ, le FN  me faisait rire. Je ne les prenais pas au sérieux. Puis, épuisé de la Droite et de la Gauche, de tous ses partis conventionnels qui ne défendent pas les intérêts de la France avec le temps, j’ai appris à connaître le FN, à intégrer son programme. Et après observation, j’ai constaté que les communes FN sont de celles les plus prospères en France. Le FN comme son nom l’indique est un parti patriote et nationaliste. Et je suis un amoureux de ma patrie à la recherche d’un parti qui la défende. Nous avons vu défilé la droite et la gauche sans amélioration de nos conditions. La France subit Bruxelles, économiquement nous allions beaucoup mieux avec le Franc Français. A cela s’ajoutent les attentats terroristes. Je suis un père de famille et je m’inquiète pour mes enfants. Je pense que le FN de par sa virulence serait un bon parti, ils ne laisseraient jamais des ressortissants de certaines zones pénétrer nos terres.

 

Côtoyez-vous un nombre important d’Africains votant pour le FN ? 
Non ! Je ne connais pas de français d’origine africaine votant pour le FN. Et même s’il y en avait, ils ne l’assumeraient jamais.

 

Ne trouvez-vous pas étrange d’adhérer un mouvement décrit comme xénophobe ?
Ce n’est pas un mouvement  xénophobe. Même vis a vis de Marine Le Pen, on la considère comme agressive. Pour moi elle n’est pas agressive, elle est passionnée. C’est la fougue qui l’anime lorsqu’elle parle de la France parce qu’elle est soucieuse de la sante économique et sociale de son pays. Des xénophobes se sont liés au FN, mais qui n’est pas xénophobe. Vous savez, la xénophobie c’est tout simplement la peur de l’étranger. Il faut que nous, étrangers, sachions leur montrer que nous sommes civilisés.

Non, je ne pense pas. Il n’y a pas de fractures sociales en France. Il y a tout simplement un refus d’intégration.

 

Quelles sont vos convictions politiques ?
Je n’ai pas de convictions politiques. Pour moi, la politique c’est comme la religion, c’est fait pour diviser et contrôler.

 

Pourquoi Le Pen et non Mélenchon ?
Mélenchon pour moi est un démagogue, c’est un bluffeur.

 

Comment avez-vous accueilli la défaite de Marine le Pen ?

J’étais au cinéma, c’est dommage que les gens voient seulement ce qui les intéresse en l’occurrence la xénophobie. Quand j’ai vu les résultats, je me suis dit rendez-vous aux législatives. Par contre, elle aurait du refuser le débat d’entre deux tours, elle s’est hélas lâché à la télé.

 

Quel avenir pour le Front National ? 
Une bonne partie du Fn devrait quitter le parti surtout les Le Pen. Ils apportent la poisse au parti car ils trainent pleins de scandales et surtout une étiquette de raciste.

 

Envisagez-vous de créer une cellule Front national au Sénégal ou d’en rejoindre une ? 
Je farce avec mais je dis toujours que je veux ouvrir une cellule qui s’appellerait le FN3b pour les patriotes blancs, blacks (noirs) et beurs (arabes).

 

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