L’Office national de lutte contre la fraude et la corruption a tenu hier, un atelier de partage sur la problématique de la corruption dans le domaine fiscal, avec la participation de la Direction générale des impôts et des domaines. Au cours de l’atelier, il a été question d’identification des risques de corruption, mais aussi, de mener des campagnes de sensibilisation au niveau des administrations fiscales et des citoyens, dans l’intérêt du pays.
«Le défi lié à la mobilisation optimale des ressources est énorme lorsque l’on connaît le rôle essentiel de la fiscalité dans le financement de notre économie, d’une part, et lorsque l’on mesure les difficultés liées à l’assiette et au recouvrement des impôts et taxes, d’autre part. Ainsi, dans un contexte où notre pays reste encore fortement dépendant des recettes fiscales, en attendant les futurs revenus de l’exploitation de nos ressources gazières et pétrolières, nous devons plus que jamais veiller à ce que l’effort de participation que nous requérons de la part des contribuables, ne soit pas galvaudé par les pratiques de fraude et de corruption», a déclaré Seynabou Ndiaye Diakhaté, présidente de l’Ofnac. Qui poursuit : «Les contribuables, qu’ils soient de grandes industries, de petites et moyennes entreprises ou de simples citoyens, seront d’autant plus prompts à payer l’impôt qu’ils auront suffisamment confiance dans le système organisé autour de la collecte et de son utilisation».
Dans le même sillage, la présidente de l’Ofnac d’ajouter : «Au demeurant, la fraude et la corruption compromettent l’efficacité de l’administration fiscale dont les compétences et le rôle dans la mobilisation et la gestion efficiente des ressources publiques ne sont plus à démontrer. De surcroît, les conséquences de telles pratiques sont désastreuses, en ce qu’elles affectent les investissements, érodent les performances économiques et menacent l’équité sociale».
À sa suite, Dame Fall, coordonnateur de la Direction générale des impôts et domaines de dire : «Il est important qu’une entité comme l’Ofnac échange avec la Direction générale des impôts et domaines pour identifier et prévenir tout risque de corruption et de concussion». Selon Dame Fall, «a priori, il n’y a pas de problème particulier ; c’est tout juste un atelier d’échanges dans le cadre normal du fonctionnement d’une institution comme l’Ofnac». Mais, reconnaît l’inspecteur principal des impôts et domaines, «les risques sont là ! C’est pour cela que nous sommes ici, pour les identifier. C’est cela l’objectif principal de cet atelier. L’amélioration passe par l’information et la sensibilisation, aussi bien au niveau des administrations que des citoyens, parce qu’aussi, quand on parle de corruption, il y a forcément un corrupteur», relève-t-il. Avant de faire savoir : «Donc ce sont tous ces acteurs qui seront sensibilisés pour l’intérêt du pays. L’administration fiscale est, depuis quelque temps, engagée dans une procédure de digitalisation. Cela signifie que de plus en plus que les contacts entre les usagers et les agents des impôts seront évités. Tout se fera de manière automatisée, et cela participe de la lutte contre la corruption», a encore laissé entendre Dame Fall.