COUMBA GAWLO SECK, AMBASSADRICE DE BONNE VOLONTE DE L’ONUDC «J’en veux à nos dirigeants de fermer les yeux sur des choses aussi atroces»

«En tant que femme, je suis profondément touchée, émue. Je me sens même mal dans mon âme parce qu’à les entendre parler de leur histoire, de leur douleur, de leur peur… il est clair qu’il y en a beaucoup d’entre elles qui ont encore peur de parler et qui ont tellement envie de dire quelque chose… Elles sont sous la contrainte. La preuve, quand je suis sortie de la salle elles m’ont tirée de côté pour me dire qu’elles veulent parler. Leur désir le plus profond est de retourner chez elles, garder leur dignité. C’est le même cas de figure de Destiney, 20 ans, qui ne veut que ça. Success aussi, qui dit que son rêve est de partir. Tout cela pour vous dire que c’est abominable. J’en veux à nos dirigeants de fermer les yeux sur des choses aussi atroces. J’en veux à tous ces hommes d’États qui ne bougent pas le petit doigt, alors qu’ils pouvaient le faire. Pour sortir les filles d’ici, il suffit d’un claquement de doigt parce qu’ils ont le pouvoir, la force pour le faire. Puisqu’ils ne veulent pas le faire, je m’engage à le faire, et je sais que j’en ai la possibilité. J’en ai le nom, la notoriété, la force. J’ai promis à ces filles de les sortir d’ici et je le ferai par la sensibilisation. Ce lieu va être fermé ou les filles qui le veulent vont partir. C’est le défi que je me suis lancé. C’est la promesse que j’ai faite aujourd’hui à ces filles de la manière la plus honnête, la plus solennelle. Elles n’ont pas leur place ici à se faire prostituer de force. Il n’est pas normal que dans ce pays, tout près de chez nous, que des femmes soient torturées, forcées, exploitées à se prostituer, à se vendre, à perdre leur dignité, leur honorabilité sans qu’on ne fasse quoi que ce soit. Je m’engage à aider celles qui veulent quitter cette zone. C’est mon prochain combat et je le commence dès aujourd’hui»