Dépense de l’Apr : le parti se confond avec la patrie

Après les coupures opérées dans les charges de téléphonie supportées par l’État, le Président de la République Macky Sall et non moins président de l’Apr, a décidé de mettre son parti au pain sec.

Selon l’As, qui file l’information, l’apériste en chef a décidé de sabrer toutes les subventions accordées aux structures de l’Alliance pour la République. Ainsi, le Mouvement des élèves et étudiants républicains (Meer) qui recevait 7 millions par mois, est frappé de plein fouet par la mesure qui concerne aussi la Convergence des jeunesses républicaines (Cojer) qui a été sevrée de sa traditionnelle subvention, de même que le Mouvement national des femmes de l’Apr, qui a aussi fait les frais de cette politique de diète financière.

Coïncidence ou hasard du calendrier, la concomitance de cette mesure de diète forcée des différentes instances de l’Apr avec la prise de mesures de rationalisation des dépenses publiques, interpelle: la mesure de diète forcée de certains segments du parti au pouvoir a-t-elle partie liée avec la rationalisation des dépenses publiques ?

Difficile de se faire une religion. Mais à y regarder de plus près, il ne serait pas insensé d’y répondre par l’affirmative, tant les indices visant à étayer une certaine proximité entre les dépenses pour le parti et la coalition au pouvoir et les deniers, fût-il par caisse noire interposée.

D’où provient l’argent distribué, aux coordinations Apr et autres coalitions Bby et Macky 2012 par le locataire du palais Roume comme rapporté par toute la presse locale ? Nous nous devons toutefois à la vérité de dire que le président actuel ne fait que suivre les traces de ses prédécesseurs, à l’image d’un Président Abdoulaye Wade qui entretenait à coups de 30 millions, certains des partis de sa coalition !

Seulement l’affaire du maire Khalifa Sall est passée par là et l’antériorité de cette utilisation aussi cavalière que partisane de nos deniers publics, n’absout absolument pas le Président Macky Sall, le tenant, urbi et orbi, de la «gestion sobre et vertueuse».

Le fait qu’aucun de ces grands partis arrivés au pouvoir (Ps, Pds, Apr), ne se soit particulièrement distingué dans la transparence de leurs finances et la reddition de leurs comptes – comme l’exige la loi sur les partis au demeurant – sans compter l’indigence des fonds collectés de la vente des cartes, ne peut que laisser croire que ces financements sont pris en charge par le contribuable. Et c’est tout simplement renversant !

Comment dans une «démocratie majeure», il peut être admis que de l’argent public – d’où qu’il vienne, puisse être injecté ne serait-ce que pour animer le plus petit thé-débat d’une formation politique, fût-elle au pouvoir ? À quoi cela ressemble-t-il ? Parti-État, vous avez dit parti-État comme aux plus belles heures de ces dictatures entrées dans l’histoire à reculons !

Une situation inadmissible pour un pouvoir qui avait promis une gestion sobre et vertueuse, la primauté de la patrie sur le parti… Malheureusement, la réalité est tout autre et les autorités, nos mandants, utilisent l’argent public comme bon leur semble, sans rendre compte, alors que dans des pays de vraie démocratie, cela est tout simplement impensable.

Il y a beaucoup d’exemples dans le monde où des responsables politiques ont été poussés à la démission et poursuivis pour des montants pas plus élevés que des milliers d’euros ou de dollars indûment dépensés. Pourtant ces pays sont 100 fois plus nantis que le Sénégal. Imaginez-vous seulement le cumul des montants alloués aux différentes structures de l’Apr depuis l’accession du Président Sall au pouvoir depuis 2012 ? Ce sont des montants astronomiques qui ont été engloutis et dire que pendant ce temps, les populations triment dur pour assurer leur quotidien. Avec à la clé des hôpitaux malades, une éducation délabrée, une vie chère etc.

Ceci expliquant cela, aujourd’hui au Sénégal, il y a deux catégories de citoyens : ceux qui appartiennent à la mouvance présidentielle et les…autres. Aux premiers, les privilèges et l’impunité et aux seconds, les dures rigueurs de la loi, «qui est là pour tous» !

Pourtant cette situation aurait pu être évitée d’autant que les Assises nationales avaient trouvé la parade en recommandant dans leurs conclusions, la généralisation et la systématisation de l’appel à candidature pour les emplois de haute direction dans la fonction publique et le secteur parapublic. Ce qui aurait été doublement bénéfique pour la patrie qui aurait et les compétences nécessaires pour diriger et des économies substantielles parce que les promus n’auraient plus besoin d’entretenir leur base avec les deniers publics pour se maintenir à leur poste.

Aujourd’hui, il est clairement établi que le pouvoir a choisi de mettre l’argent public sur le populisme et l’électoralisme au détriment des projets capables de sortir les populations de la misère dans laquelle elles pataugent. C’est comme si le dessein inavoué des dirigeants, était de les appauvrir pour mieux les asservir. Vraiment !

À voir comment les dirigeants s’adonnent sans discontinuer, de régime en régime, à des orgies avec les ressources publiques, on comprend mieux pourquoi le pays est en faillite et la souffrance continue des populations. À quand donc la fin de ces crimes et carnages financiers qui freinent le développement de notre cher Sénégal ?

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