En main, au cou, par terre… : Le port de masque en phase de déclin

A man walks with a face mask at the Kantamanto market after the partial lockdown in parts of Ghana to halt the spread of the COVID-19 coronavirus was lifted in Accra, Ghana on April 20, 2020. - The streets of Accra buzzed with life following President Nana Akufo-Addo's announcement of the end to a three-week restriction on movement around the capital and second region Kumasi. (Photo by Nipah Dennis / AFP)

Le port du masque, avant d’être une obligation, était partie pour être une initiative personnelle laissée à la libre appréciation de chacun, chacune. En effet, les Sénégalais avaient une phobie démesurée du coronavirus au début de la pandémie. Mais tout dernièrement, le masque semble ne plus jouer sa fonction principielle première et qui avait conduit à son adoption. Depuis, il se balance au cou et se trimballe librement entre les doigts de la main. Et pour cause, un certain relâchement coupable en est à l’origine. L’explication est là, à côté d’autres raisons.

 

Par Bineta BÂ

 

Porté en main ou en port négligé autour du cou tel est le scenario qui se présente au pays de la Téranga avec les masques que l’on trouve parfois jetés à même le sol. En cette période de chaleur où la population cherche à tout prix à respirer de l’air pur, exiger le port du masque va être une entreprise délicate et périlleuse pour les autorités étatiques.

Dans ces circonstances, nous sommes allés à la rencontre de deux jeunes garçons qui reviennent tous deux de l’école. Ils ont leur masque au cou en port négligé. À notre question de savoir pourquoi une telle attitude, le nommé Aliou Mbaye, une mangue à la main, de nous répondre : «Je ne porte mon masque que lorsque je me rends à l’école, mais quand je me sens étouffer avec je l’ôte pour respirer un grand coup un instant», explique-t-il tout en sourire.

À quelques mètres de ces jeunes écoliers, nous remarquons un vieux assis-là, tout tranquille posté devant son domicile et éventail à la main, il ne porte pas de masque. À la question de savoir pourquoi ?, lui de nous dire : «Mon masque ? Je ne sais plus où je l’ai encore posé ; mais je l’avais-là sur moi il y a un instant. Vous savez avec cette chaleur ce n’est pas du tout évident de le porter à tout bout de champ. Malgré tout, à chaque fois que de besoin je me sens en devoir de le porter. J’ai aussi mon «Kalla» (i.e. les écharpes qu’arborent les personnes âgées».

Un peu plus loin, nous tombons sur un tailleur. Il nous autorise à accéder dans son atelier et on y retrouve la même scène que précédemment avec les deux jeunes. Un homme s’active derrière sa machine à coudre sans masque. Cheick Diène il se nomme et se prête à nos questions en nous expliquant : «Quand je porte un masque j’ai l’impression de ne plus respirer. C’est la raison pour laquelle je le mets très rarement». Au moment de terminer ce micro trottoir, nous tombons sur deux jeunes filles en train de causer tranquillement, mais sans masque porté. À la question “pourquoi vous n’avez pas mis de masque”, Fatou Sarr afficha un sourire et nous répondit : «On vient juste à côté, on ne va pas loin, ce n’est pas nécessaire».

En définitive, la morale veut que le port du masque soit en perte de vitesse, pour ne pas dire sous perfusion, pour reprendre le jargon des médecins.

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