Par Younoussa BALDÉ
Malgré l’arrivée de l’entreprise française Sen’eau, chargée de la production et de la distribution de l’eau dans les zones urbaines et périurbaines, les populations dakaroises peinent à disposer de l’eau en quantité suffisante et en permanence. Parcelles assainies, Ouakam, Cité Mamelles, Hlm, Grand Dakar, Yoff…, beaucoup de quartiers de la capitale sont frappés par un manque d’eau notoire. Le pire, c’est à Grand Yoff. D’Arafat 1 à Arafat 5, le calvaire a atteint son paroxysme. Depuis 3 mois les robinets sont à sec. L’eau ne coule plus. Les populations sont fatiguées. Elles sillonnent les quartiers environnants à la recherche de l’eau ou achètent le sceau à 200frs et le barigot à 1500 frs. Une situation que les habitants de ce pauvre quartier ne peuvent plus supporter. Assoiffés depuis lors, ils ont barré l’avenue Hyacinthe Thiandoum, à hauteur de leur quartier, pour manifester leur ras le bol.
Des jeunes, des femmes et même des enfants, ils sont sortis en masse. Ils ont arboré des brassards rouges en brandissant des sceaux, des bidons et des bassines d’eau vides. «Trop c’est trop ! Nous veillions jusqu’à 2 heures voire 3 heures du matin pour avoir de l’eau. Mais depuis 3 mois la situation est devenue catastrophique. Car les robinets sont à sec. L’eau ne coule plus. Nous pouvons rester toute la journée sans se laver, sans faire la vaisselle et sans nettoyer les toilettes. C’est incroyable en cette période de pandémie où les autorités nous demandent de se laver les mains à chaque fois. Sincèrement, nous sommes fatigués, nous sommes vraiment fatigués», crie Ndèye Ndiaye Diouf, marraine de quartier.
Selon les manifestants, l’eau est disponible dans les quartiers environnants mais sauf à Arafat. Ce qu’ils trouvent injuste. «Parce que nous sommes un quartier pauvre, c’est pourquoi ils ne nous donnent pas de l’eau. Les autorités ne s’occupent pas de nous. C’est un mépris que nous dénonçons fermement», soutient Seynabou Faye Wade, le visage dégoulinant de sueur. Les habitants d’Arafat 1 jusqu’à Arafat 5 invitent les autorités à trouver une solution rapide au manque qui frappe leurs quartiers.