Khalifa Ababacar – Sonko sur la ligne de départ en 2024 (Mamadou SY Albert)

L’alliance politique entre les leaders politiques des patriotes et des dissidents du Parti socialiste post-Ousmane Tanor Dieng est une perspective en ligne pour la présidentielle de 2024. Elle pourrait être intégrée dans les prochaines stratégies électorales. Les élections locales, les législatives et la présidentielle de 2024 constituent des opportunités offertes à Ousmane Sonko et à Khalifa Ababacar Sall.

C’est une épreuve pour mesurer le poids électoral et les capacités d’influence de cette unité. La réalisation de cette alliance nécessaire pour leur carrière, voire indispensable politiquement pour occuper une place de premier choix dans l’échiquier politique national en reconstruction, dépendra des capacités des patriotiques et des dissidents socialistes à surmonter les clivages du leadership et les intérêts partisans.

Les alliances politiques et électorales seront sans doute au centre des prochaines élections locales et nationales. Les élections locales, les élections des législatives et la présidentielle porteront l’empreinte des regroupements politiques en gestation depuis quelques mois. Les candidats à la prochaine élection présidentielle sont, du reste, suffisamment avertis par cette exigence politique depuis l’avènement de la première alternance en mars 2000.

La fin de l’influence électorale écrasante des deux grands partis du Sénégal que furent le Parti socialiste et le Parti démocratique sénégalais, semble correspondre à l’arrêt de la bipolarisation du jeu politique entre les socialistes et les libéraux. Désormais, la préservation du pouvoir ou sa conquête dépend étroitement des alliances électorales élargies aux alliés, aux souteneurs sociaux, culturels et religieux. Le Président de la République, Macky Sall, réélu en février 2019 doit sa victoire à son investissement personnel pour la préservation à tout prix de l’unité de sa coalition, Benno bokk yakaar pendant l’exercice de son premier mandat.

Dans ce sillage du contexte politique fortement marqué par le diktat sans précédent des alliances électorales et politiques se transformant en partage de pouvoir et de responsabilités, Ousmane Sonko et Khalifa Sall pourraient construire une alliance politique. C’est une règle établie. L’ancrage dans la mouvance de l’opposition radicale pour une autre alternative constitue une posture susceptible de les rapprocher au cours des prochaines années. Ils sont conscients du poids politique et électoral de l’adversaire commun. Ils sont avertis par ce qui les distingue des autres composantes des adversaires du régime. Ils ne sont, ni des libéraux, ni des républicains.

Les patriotes et les socialistes partagent au moins une étiquette de bannis des rangs de la majorité présidentielle et des pôles libéraux traditionnels. Ils ont un idéal de justice sociale. Ils aspirent à une gouvernance politique et économique orientée vers la satisfaction en priorité de l’intérêt national et du développement national. Cette sensibilité politique incarne entre ses lignes une nouvelle gauche en reconstruction avec certains héritages des batailles des patriotiques et des socialistes de gauche. Les patriotes et les dissidents socialistes portent cette bataille. C’est un socle pour envisager une alliance.

La volonté de mettre fin au règne du régime des républicains peut naturellement conduire cette sensibilité de la nouvelle gauche à nouer cette alliance stratégique face au pouvoir et aux forces politiques se réclamant du libéralisme social. Dissidents socialistes et patriotes devront toutefois dépasser les influences handicapantes des clivages partisans et les querelles de leadership. Les partisans et les inconditionnels seront probablement contre toute alliance stratégique entre les patriotes et les dissidents socialistes, particulièrement dans une présidentielle.

C’est un ressentiment militant normal et légitime pour des partisans peu avertis des exigences du jeu des alliances auxquelles tous les candidats-présidents sont mis depuis deux décennies. Le leader politique ne devra guère subir cette pression militante des partisans. Il doit être capable de nouer des alliances tactiques et stratégiques tout en restant lui-même. Khalifa Ababacar Sall et Ousmane Sonko ont l’opportunité historique d’aller ensemble aux prochaines élections locales et aux législatives. Ces élections peuvent être un test majeur quant aux capacités des dissidents socialistes et des patriotes à se rapprocher, à surmonter les querelles de leadership et les clivages partisans.

Unis à des élections locales et aux législatives, les patriotes et les dissidents socialistes peuvent faire bouger l’opinion publique et les alliances locales, singulièrement, dans les régions de Dakar, dans le Sud du pays, au Nord et à l’étranger. Une candidature unique des dissidents socialistes et des patriotes à la présidentielle de 2024 aura sans nul doute un avantage électoral certain. Les états- majors ont le temps de mûrir cette alliance, de mener la réflexion à propos de la reconstruction des forces politiques et envisager dans le respect des différences une stratégie politique capable d’avoir une puissance d’influence.

 

 

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