Par Younoussa BALDÉ
Le front social est au bord de l’ébullition. En tout cas ça râle fort et dans tous les sens dans le secteur du transport. Mardi dans la soirée, des scènes de manifestations ont éclaté à Touba, Tivaouane, Tambacounda, entre autres localités. La plupart des mécontents, dont des acteurs du transport, exigent la levée complète de l’état d’urgence pour reprendre le travail.
Depuis trois mois les transporteurs joignent difficilement les deux bouts. Ils ne travaillent pas, depuis lors, à cause de l’interdiction du trafic interurbain, imposée par la pandémie du coronavirus. Le Conseil national du transport routier du Sénégal s’inquiète de cette situation et interpelle le Président Macky Sall. «Les chauffeurs et les apprentis n’ont pas l’habitude de manifester dans les rues et de brûler des pneus. Mais, s’ils le font c’est parce qu’ils sont à bout de nerfs. C’est difficile de rester trois mois sans travailler. C’est pourquoi nous invitons le Président Macky Sall à prêter une oreille attentive à leurs revendications», confie Ibra Wade.
Cependant, le président du Cntrs déplore les casses qui ont été notées lors des différentes manifestations. «Nous exhortons les autorités à lever les mesures de restriction dans le transport pour permettre de reprendre le trafic interurbain, car les jeunes sont fatigués. Pour cela, l’État doit créer les conditions d’accompagnement en désinfectant les gares routières pour assurer la sécurité des chauffeurs et des voyageurs», ajoute Wade. Le Conseil national du transport routier du Sénégal a tenu un point de presse, hier, à la station de Diamaguène (Banlieue de Dakar). Une occasion pour exhorter aussi les autorités à revoir à la hausse l’appui destiné au secteur du transport dans le cadre de la résilience économique et sociale, car le Cntrs estime qu’il est minime. «L’appui doit être revu à la hausse et faire en sorte qu’il arrive vite aux destinataires», clame Ibra Wade.