Le juge d’instruction aux trousses des dirigeants de SHS

La justice est entrée en action dans l’affaire dite de la gestion peu orthodoxe de Senegal Handling Service (Shs). Le dossier concernant des responsables de cette société qui ont fait l’objet d’une plainte, en l’occurrence Ousmane Diop, Pca, et Mansour Samb, Dg, a atterri chez le juge Yakham Lèye du 2ème Cabinet d’instruction

L’affaire avait été relevée par notre confrère «Li- bération» dans son édi- tion du 02 novembre. Il s’agis- sait précisément de virements de milliards suspects de la «Se- negal Handling Service» vers la société Gabay logée au Pa- nama citée dans les «Panama Papers». Ainsi que de la plainte déposée par le Groupement du personnel de la Shs. La machine judiciaire est en marche et ça commence à sentir le roussi pour les dirigeants de Shs Ous- mane Diop et Mansour Samb, respectivement Pca et Dg de la société, un poids lourd du handling de l’Aéroport inter- national Léopold Sedar Sen- ghor. Pour rappel, cette société a été créée sur les cendres de la défunte Air Afrique et avec les travailleurs, regroupés dans un Gié, qui y sont actionnaires à hauteur de 10%. Selon nos sources, en effet, le juge Yakham Lèye du 2ème Cabinet d’instruction a hérité d’une plainte et a ouvert son enquête par une première au- dition de la présidente du Gié, Mme Dibba Marie Touré. Pour le Gié, cette affaire réserve bien de mauvaises surprises. Dans le fond, les choses se présentent de manière plutôt cocasse. «Alors que, durant certaines années, Shs déclare des bénéfices dérisoires – si ce ne sont des pertes comme pour les exercices 2011 et 2015, avec 67 millions et 40 millions de pertes – elle transfère annuellement plus de 500 millions de francs Cfa à la société Gabay, et distribue occasionnellement des miettes aux travailleurs dont le gros est servi à des complices qui parlent au nom du Gié au grand dam des tra- vailleurs actionnaires, qui igno- rent presque tout de leur société, de leurs actions et de leurs dividendes», dénoncent des mem- bres du Gié. Pour, disent-ils, organiser une «nébuleuse» au- tour des comptes et de la marche de la société, les diri- geants de la société n’ont pas hésité à «désigner» un presta- taire de la société, notoirement connu comme consultant in- dépendant, non membre du Gié, pour traiter avec eux, en le convoquant aux conseils d’ad- ministration de la société en lieu et place du bureau élu du Gié. Condamnés par une ordonnance de référé n°1022 du 8 Août 2016 sous astreinte de cent mille francs par jour de retard à fournir tous les documents sociaux réclamés par le Gié pour exercer ses droits d’ac- tionnaire, les dirigeants de Shs ont jusqu’ici, déplore le Gié, affiché «le plus grand mépris» face à l’action judiciaire. C’est ainsi que face aux «indélica- tesses» de leur direction, le Conseil du Gié a décidé d’im- primer une vitesse supérieure à l’action en justice. Il a porté plainte auprès du juge d’ins- truction contre Mansour Samb, Ousmane Diop et les sieurs Aliou Mbodj et Abdoulaye Camara Diop, deux ex-dirigeants du Gié, pour «faux et usage de faux, complicité de faux et usage de faux, usurpation de titre, abus de confiance, abus de biens sociaux et complicité d’abus de biens sociaux et pu- blication de faux bilans». Manœuvres diverses Une démarche qui vise aussi à faire barrage aux mis en cause dans leur logique : «empêcher vaille que vaille les travailleurs actionnaires de connaître par quelles fenêtres sont passés les bénéfices de la société et leurs dividendes et, surtout, ce que sont devenues leurs actions sur lesquelles circulent beaucoup de supputations quant à leur cession ou promesse de cession à Bolloré devant les perspec- tives d’ouverture de l’aéroport de Diass». Sous ce rapport et «avec la bénédiction de la direction gé- nérale de Shs, l’homme de main Abdoulaye Camara Diop, objet d’une plainte pour dé- tournement de fonds sous la mention n°067 de la brigade spéciale de l’aéroport le 05 janvier 2017, s’apprête à faire diversion en cherchant à organiser une mascarade d’assemblée générale à la place du bureau du Gié élu», alerte le Gié. Fuite en avant dans le faux ou action désespérée ? «Ce qui est sûr, c’est que la manœuvre n’a qu’un seul objectif : torpiller l’action en justice et em- pêcher la manifestation de la vérité en jetant un voile sur les multiples magouilles des dirigeants de Shs». Le moins que l’on puisse dire, c’est que du côté de l’Aéroport international Léopold Sédar Senghor, c’est encore une histoire d’opacité dans la gestion des biens de l’État. Shs sous Ousmane Diop et Mansour Samb Dg, suivrait-elle les pas de sa concurrente, Ahs, sous Karim et Bibo ?

5 Commentaires

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