Par Younoussa BALDÉ
Le projet de construction de cimetière départemental à Pikine continue d’alimenter les débats dans cette partie de la Banlieue de Dakar. Le mouvement citoyen «Pikine Sunu Yitté» a profité d’une conférence de presse tenue hier au centre Jokko de Pikine-Est pour donner son avis sur la question.
Selon le coordonnateur de « Pikine Sunu Yitté», les cimetières et la forêt classée sont compatibles. «La nouvelle tendance aujourd’hui c’est d’enlever les cimetières des villes et de les implanter dans les forêts classées. C’est ce qu’on appelle des cimetières forestiers, des cimetières écologiques, des cimetières verts. C’est une tendance actuelle qui se pratique même dans les pays développés», explique Tabouré Agne.
Mais à l’en croire, cela suppose à remplir un certain nombre de conditions. «Nous ne pouvons pas reproduire le même modèle de cimetière que nous avons actuellement. Au niveau des tombes, il n’y aura plus de construction, car les constructions rétrécissent l’espace. Ce sera alors des enterrements à l’air libre. Il faudra aussi utiliser des linceuls dégradables. Le dernier élément consistera à ne pas utiliser les pesticides pour désherber les herbes dans le cimetière. Nous pensons que si ces conditions sont réunies, les cimetières peuvent être construits dans la forêt classée de Mbao», affirme M. Agne.
Dans la foulée, le mouvement citoyen «Pikine Sunu Yitté» soutient le projet de construction de nouveaux cimetières et encourage ceux qui le portent. «Toutes les populations de Pikine savent que les cimetières du département sont pleins. Que ce soit à Pikine, à Thiaroye sur mer, à Yeumbeul…, les morts sont difficilement enterrés, faute d’espace. En plus, certains lieux de cultes sont inondés pendant la saison pluvieuse, aussi il y a un problème de sécurité qui se pose avec les nombreuses profanations des tombes. Nous estimons que la construction de cimetière départemental est une demande sociale forte à Pikine», martèle-t-il.