Les souffrances de Birkama : “insécurité”, “soif”, “salinisation”…

La vie des populations de Birkama, un village du département de Goudomp, n’est pas du tout un long fleuve tranquille. Depuis la guerre de libération en Guinée Bissau, jusqu’au conflit casamançais trentenaire, cette localité du Balantacounda a surtout souffert de l’insécurité.

«Il y a une insécurité endémique à Birkama. Les populations ont souffert de la guerre de libération en Guinée Bissau. Avec la crise casamançaise, cette souffrance persiste», a expliqué Tidiane Mané, un enseignant à la retraite, à l’occasion du Gamou annuel 2019 du village.

Et pendant ces moments douloureux, les voleurs de bétail ont beaucoup contribué à l’appauvrissement des habitants. «Le bétail est emporté par des brigands de l’autre côté de la frontière. Lors de ces attaques et visites nocturnes répétées, les villageois sont utilisés comme bouclier pour aider à transporter tous les biens arrachés jusqu’à la frontière située à 17 km du village», a-t-il informé.

En plus, «Birkama a terriblement soif», regrette ce professeur retraité. En effet, les 7000 âmes de ce  village se ravitaillent en eau à partir des puits traditionnels, précise-t-il. Avant de sonner l’alerte sur le phénomène combiné de «la montée et de l’avancée de la langue salée». Un phénomène qui, selon lui, contribue à la baisse des rendements agricoles et menace la forêt. Une forêt qui contient des espèces comme le bambou et le rotin. Mais qui risque de disparaître dans une dizaine d’années si rien n’est fait pour la protéger, a averti le porte-parole des populations de Birkama.

Cet enseignant de poursuivre que le collège du village, construit en banco, se trouve aujourd’hui dans un état de délabrement avancé, obligeant les candidats au Bfem à aller composer dans les classes de l’école élémentaire. «Le collège menace ruine et risque de s’écrouler sous le poids de son âge», a-t-il fait savoir.

Toutes choses qui font que Birkama invite l’État et ses partenaires à soutenir le plan de développement de ce village pour régler la question de la sécurité et les besoins en infrastructures et services sociaux de  base, entre autres, afin d’améliorer les conditions de vie de ces populations habitant le long de la frontière avec la Guinée-Bissau.

C’est pourquoi, le Gamou annuel est mis à profit pour lancer ce cri de cœur. Les populations interpellent directement les plus hautes autorités du pays : «Le Président Macky Sall, en personne, doit entendre ces doléances des habitants de Birkama pour qu’elles soient satisfaites. Car, nous n’en pouvons plus. Nous sommes vraiment fatigués», s’est lamenté M. Mané.

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