Les technologies innovantes au service de la gestion durable des déchets

 Par sa résolution 40/202, du 17 décembre 1985, l’Assemblée générale des Nations unies a décidé de faire du premier lundi d’octobre de chaque année la Journée mondiale de l’habitat. Cette journée, célébrée hier, met l’accent sur le droit fondamental de tous à un logement adéquat et rappelle également à la communauté internationale sa responsabilité collective dans l’avenir de l’habitat humain. Elle appuie la mission de l’Onu-Habitat visant le développement durable des villes et des établissements humains. S’appuyant sur le thème de l’année dernière, «Gestion des déchets solides municipaux», l’Onu-Habitat promeut cette année la contribution des technologies innovantes de pointe à la gestion durable des déchets pour atteindre l’Objectif 11 du développement durable : des villes inclusives, sûres, résilientes et durables. Au-delà des déchets solides, il s’agit de tous les déchets produits par l’activité humaine (solides, liquides, domestiques, industriels et commerciaux), qui continuent à avoir un impact dévastateur sur le changement climatique, la santé publique et l’environnement.

 

«Les municipalités des pays à faible revenu consacrent en moyenne 20% de leur budget à la gestion des déchets solides et moins de 3% à l’assainissement»

 

L’Onu Habitat rappelle l’étude sur la situation économique et sociale dans le monde de 2018 selon laquelle «les technologies de pointe offrent d’immenses possibilités d’améliorer la façon dont les gens travaillent et vivent, ainsi que d’accélérer considérablement les efforts pour atteindre les Objectifs du développement durable et faire face aux changements climatiques».

Les technologies d’avant-garde, telles que l’automatisation, la robotique, les véhicules électriques, les technologies des énergies renouvelables, les biotechnologies ou l’intelligence artificielle peuvent transformer les sphères sociales, économique et environnementale. «Elles offrent le potentiel de solutions meilleures, moins chères, plus rapides, évolutives et faciles à utiliser pour les problèmes quotidiens, y compris la gestion des déchets. Elles offrent également aux pays en développement la possibilité de faire un bond en avant vers des technologies moins efficaces et de mettre en œuvre des innovations sociales. Compte tenu de ces possibilités, le Nouvel Agenda Urbain appelle à renforcer la coopération et l’échange de connaissances sur la science, la technologie et l’innovation, qui influenceront le développement des zones urbaines actuelles et futures dans le monde», ajoute la note conceptuelle de la journée mondiale de l’habitat.

Cette interpellation est d’autant plus actuelle que sont révélateurs les chiffres de l’Onu Habitat indiquant que les villes du monde produisent environ 7 à 10 milliards de tonnes de déchets par an, et peinent pour satisfaire aux exigences de base en matière de gestion des déchets. «Les municipalités des pays à faible revenu consacrent en moyenne 20% de leur budget à la gestion des déchets solides et moins de 3% à l’assainissement. Cependant, dans la plupart des cas, cela ne suffit pas pour financer les systèmes de gestion de base des déchets et de l’assainissement, alors que les utilisateurs sont souvent incapables ou peu disposés à payer pour les services de gestion des déchets fournis. En effet, la collecte des déchets solides touche moins de la moitié de la population des villes des pays à faible revenu et 16% des citadins n’ont pas accès aux services sanitaires de base», poursuit l’Onu Habitat.

 

«Toutes les 30 secondes, une personne meurt de maladies causées par des déchets mal gérés»

 

L’Onu Habitat déplore, du reste, le fait que dans le monde, un tiers des déchets solides produits sont encore déversés à ciel ouvert, tandis qu’un cinquième seulement est destiné à la récupération des matériaux, c’est-à-dire au recyclage et au compostage, et 80% de toutes les eaux usées sont rejetées dans les voies navigables du monde. On retient, par ailleurs que l’absence d’une gestion adéquate des déchets a entraîné une pollution excessive de l’air, du sol et de l’eau, menaçant la santé publique, lesécosystèmes et la biodiversité, ainsi que l’accumulation d’immenses quantités de déchets dans les océans du monde, d’autant que 90% des zones urbaines sont situées sur le littoral. En outre, on estime que toutes les 30 secondes, une personne meurt de maladies causées par des déchets mal gérés, comme la diarrhée, le paludisme, les maladies cardiaques et le cancer – ce qui représente entre 400.000 et un million de décès par an. Selon António Guterres, Secrétaire général de l’Onu, « es solutions commencent par des mesures modestes que chacun et chacune d’entre nous peut prendre pour changer le mode de fonctionnement de nos villes».  À ses yeux, «nous devons réduire la quantité de déchets que nous produisons, et, en même temps, commencer à considérer ces déchets comme des ressources précieuses, qui peuvent être réutilisées et recyclées, y compris pour produire de l’énergie.»

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