Par Alassane BALDÉ
La communauté scientifique sénégalaise salue le courage du Pr Seydi qui a décidé, contre tout, de poursuivre le traitement des sujets “Covid-19” avec de l’hydroxychloroquine. Selon le Pr Massamba Diouf, il appartient à chaque pays, souverainement, de voir le traitement approprié pour ces patients, d’autant plus que l’Oms n’a encore rien proposé au monde, encore moins aux pays qui l’utilisent, une alternative pour soigner les personnes atteintes du covid-19.
«Nous faisons face à une maladie nouvelle avec des particularités et l’Oms ne propose pas de traitement approprié pour tous les pays. Il n’y a pas de traitement approprié, et donc, les pays se démènent sur la base de certaines données scientifiques et de l’expérience du clinicien de terrain ; encore que les particularités sont différentes selon les pays. La réalité européenne n’est pas la même que celle africaine. Et donc, l’Oms ne peut pas se baser sur une étude américaine pour tirer une conclusion hâtive, et pour cette assertion, on considère que pour l’Afrique ce n’est pas valable».
Sur la crédibilité de ces revues scientifiques, l’épidémiologiste de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar estime que jusqu’à un passé récent, leur crédibilité était reconnue. Mais aujourd’hui, avec cette polémique, il y a matière à réflexion, d’autant plus que certains d’entre elles défendent des intérêts inavoués de firmes pharmaceutiques. «L’Oms doit revoir sa copie parce que l’étude sur laquelle elle s’est basée pour faire cette sortie du point de vue de la méthodologie, rien ne la différencie avec celle du professeur Raoult. Et donc, il est inconcevable d’admettre l’un et de rejeter l’autre, ça veut dire quelque part, il y a problème ou des “non-dits”. Il est clair que cette polémique laisse matière à réflexion quant à la crédibilité actuelle de certaines revues qui semblent défendre des intérêts inavoués de firmes pharmaceutique ou de philanthropes».