Ñoo Lànk rallume la flamme de la contestation 

La manifestation du vendredi dernier qui a enregistré une adhésion monstre des populations qui ont répondu présent à la place de l’Obélisque semble avoir dopé le collectif Noo Lank qui compte remettre ça vendredi à la place de l’Indépendance avec ou sans d’autorisation. En tout cas, au vu de la marée humaine qui a marché vendredi dernier et des propos tenus par les citoyens, il semble que le collectif Noo Lank No bagn est en train de rallumer la flamme vacillante de la contestation. Et les citoyens semblent aujourd’hui déterminés à faire reculer le pouvoir sur cette décision que rien ne justifie. Si l’on sait que le pouvoir a toujours refusé une quelconque manifestation au centre ville, on peut dire qu’il y aura de l’électricité dans l’air.

Mais aujourd’hui la situation est telle que le pouvoir devrait non plus utiliser l’argument de la force mais plutôt la force de l’argument. Aujourd’hui, il est tout à fait normal que les populations se braquent face à ces augmentations tous azimuts des prix. D’autant que rien ne justifie cette hausse du prix de l’électricité qui ne fera qu’appauvrir davantage les ménages. Pire, cette hausse voit des factures passer du simple au double, voire triple alors qu’on avait annoncé qu’elle serait comprise entre 6 et 10%. D’ailleurs, cette hausse est malvenue car elle intervient au moment où les scandales éclatent au jour le jour au sein du pouvoir. Aussi le régime gagnerait plutôt à négocier qu’à engager l’épreuve de force. Étant donné que le collectif a tenu à préciser que sa manifestation de vendredi prochain sera un sit-in «citoyen et pacifique, dans le respect de la Constitution, de la loi et des exigences de sécurité nécessaire» pourquoi ne pas l’autoriser ? Parce que le constat est que seules les manifestations interdites sont source de troubles à l’ordre public, toutes celles autorisées n’ont à ce jour enregistré aucun débordement. Donc laisser les Sénégalais manifester ne sera qu’une façon de faire baisser la tension et éviter qu’ils ne disjonctent. Parce qu’aujourd’hui, point n’est besoin de dire que les Sénégalais sont fatigués. Si nous nous fions au vécu quotidien des citoyens, le constat est que leur existence aujourd’hui se pose en terme de survie. À cause de la cherté de la vie, manger à sa faim est devenu un luxe pour une bonne frange des Sénégalais ; se soigner un casse tête permanent et trouver un emploi décent, une équation, impossible à résoudre comme où se loger reste un problème inextricable ; alors que le logement ne doit pas être un domaine réserve à une minorité de privilégiés mais un droit que tout citoyen doit être en situation d’obtenir.

Étant entendu que se loger décemment n’est pas un luxe, mais un besoin parlementaire que tout citoyen doit pouvoir satisfaire.

Malheureusement, le constat est qu’obtenir un toit aujourd’hui est devenu un rêve impossible pour nombre de citoyens. Beaucoup de travailleurs qui se sont sacrifiés pour leur pays vont à la retraite sans un  toit où lequel ils pourront goûter un repos mérité et doivent se contenter d’une maigre pension pour assurer une survie problématique. Au lieu de réfléchir sur les voies et moyens pour améliorer leurs conditions de vie, les dirigeants se soucient plutôt de mener grand train sur leur dos. Pire, ils n’hésitent pas, pour réparer leur fautes de gestion, à leur faire payer l’addition. À dire vrai, le constat est que nos dirigeants n’ont aucune once de pitié pour les gorgorlus qu’ils n’hésitent pas à taper toujours taper pour maintenir leur train de vie. Et comme “ce sont les larmes du pauvre qui assaisonnent le couscous du roi”, aujourd’hui, les larmes du pauvres se sont taries à force d’avoir servi d’assaisonnement. Et  toutes ces mesures d’augmentation s’expliquent par la gabegie généralisée : on gère mal nos deniers publics, on les détourne et ensuite, quand les caisses se vident, on les renfloue en augmentant encore et encore les prix des produits de consommation.

Aujourd’hui, le Président Sall est tenu de tirer toutes les leçons de la manifestation du vendredi dernier au lieu d’écouter ses thuriféraires, qui pour lui faire plaisir essaient de minimiser cette colère des populations qui risque de se muer en volcan. Car «tant va la cruche à l’eau qu’à la fin elle se casse.»

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