Petrotim, Coud, Prodac… : Ces procès toujours attendus

Par El Hassane SALL

 

Annoncés en grande pompe, les procès opposant Frank Timis, Aliou Sall aux 11 personnalités politiques concernant le scandale Petrotim, ainsi que le procès Cheikh Oumar Anne-Pape Alé Niang ayant trait au scandale du Coud et celui de Mamour Diallo-Ousmane Sonko dans l’affaire des 94 milliards sont toujours attendus. Les populations à qui Me El Hadj Diouf, qui pilote ces 3 dossiers, avait promis de faire jaillir la lumière et de faire mordre la poussière aux détracteurs de ses clients, piaffent d’impatience de voir enfin la vérité sur ces affaires nébuleuses éclater au grand jour.

Seulement, il est fort à craindre que toutes ces affaires ne finissent par se dégonfler comme un ballon de baudruche, si elles ne l’ont déjà été. Pour rappel, la polémique sur la gestion du pétrole avait pris une nouvelle tournure en octobre 2016, quand l’homme d’affaires roumain, Franck Timis, et le frère du chef de l’État, Aliou Sall, avaient, par le biais de leur avocat, Me El hadj Diouf, déposé une plainte auprès du procureur de la République près le Tribunal de grande instance de Dakar. Laquelle plainte visait un groupe de 11 personnalités politiques mais aussi de la société civile qui les auraient accusés d’avoir fait main basse sur le pétrole sénégalais. Il s’agissait, entre autres, d’El hadj Malick Gakou, Pr Malick Ndiaye, Birahim Seck du Forum civil, Mamadou Diop Decroix, Abdoul Mbaye, Mouth Bane, Mamadou Lamine Diallo, Ousmane Sonko, les journalistes Adama Gaye et Baba Aïdara…

Il était reproché à ces derniers les délits suivants : diffamation, diffusion de fausses nouvelles et association de malfaiteurs. Après le dépôt de la plainte, Me El Hadj Diouf déclarait face à la presse : «Trop, c’est trop. On a laissé depuis quelques jours des gens raconter des histoires, mentir, manipuler l’opinion. Ils ont choisi une autre façon de faire de la politique. Cette autre façon de faire de la politique pour les pseudos et nouveaux opposants, c’est le mensonge pour être devant la scène. C’est la manipulation de l’opinion. Nous avons ciblé 21 personnes pour les poursuivre. Mais pour le moment, seules 11 seront concernées. On leur reproche la diffamation, l’escroquerie et l’association de malfaiteur», soutenait Me El Hadj Diouf.

Mais 4 ans après, les Sénégalais veulent vraiment tout savoir dans cette histoire : qui a fait quoi ? Qui, en réalité, raconte des histoires ? Même chose dans le procès opposant Mamour Diallo concernant l’affaire des 94 milliards. En effet, Me El Hadj Diouf et deux de ses collègues députés avaient aussi déposé une plainte contre Ousmane Sonko le mardi 15 octobre 2019 auprès du procureur de la République. Les chefs d’accusation de diffamation et injures publiques ont été mentionnés par les conseils de l’ancien directeur des Domaines comme motifs de la plainte.

Les propos tenus par le mis en cause sont tellement nombreux qu’il est pratiquement impossible de les citer tous dans une plainte soutenaient ses avocats. À titre illustratif, le mis en cause a déclaré que leur client «a commis des faux dans un acte d’acquiescement, dans le but de soustraire 94 milliards des deniers publics». Me El Hadj Diouf avait parlé de «94 milliards de mensonges». Mais, à ce jour, le leader de Pastef semble avoir eu raison sur ses poursuivants, car il avait affirmé que ces plaignants étaient pressés d’enterrer cette affaire. Aujourd’hui, par le silence troublant constaté sur cette affaire, les choses semblent confirmer les propos de Sonko. Car il ne fait l’ombre d’aucun doute que si l’ex Inspecteur des Impôts n’était pas assis sur du béton, le pouvoir l’aurait embastillé depuis belle lurette tellement il lui donne du fil à retordre. Autre procès qui semble avoir fait pschitt comme un pétard mouillé, c’est celui opposant le ministre de l’Enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation, Cheikh Oumar Anne, à Pape Alé Niang qu’il accuse d’avoir bafoué son honneur dans son livre intitulé «Scandale au cœur de la République : le dossier du Coud».

Aussi, les avocats de l’ex dg du Coud avaient servi des citations directes à Pape Alé Niang et Mody Niang. Tous deux, devaient comparaître devant le Tribunal de Grande instance hors classe de Dakar statuant en matière correctionnelle en son audience du mardi 10 mars 2020 à 8 heures 30 pour délit de diffamation. La citation directe en police correctionnelle, renseignait que «l’actuel maire de Ndioum les accuse formellement d’avoir cherché à nuire sa réputation à travers un livre diffamant bourré de contre-vérités», dont l’objectif est de le présenter comme un «symbole de la mal-gouvernance du régime de Macky Sall».

«J’espère qu’ils auront le courage de répondre le jour de l’audience. On réclame les preuves. Je leur demande de donner les preuves. C’est une affaire purement politique. Le livre lui-même est un scandale, parce que constitué de mensonges. Le véritable scandale est le livre lui-même. Nous venons pour apporter la réplique à la témérité de quelqu’un qui a osé convoquer la République pour dire des contrevérités», avait déclaré Me El Hadj Diouf. Ouvert le mardi 10 mars devant la barre du Tribunal correctionnel de Dakar, le procès a été finalement reporté au 24 du même mois pour le paiement de la consignation fixée à 50.000 Cfa. Mais depuis lors plus rien, silence radio sur cette affaire.

Pendant ce temps, les Sénégalais attendent toujours la tenue de ces combats de gladiateurs annoncés à grand renfort de pub – ou ont-ils été annulés en catimini ? Après la fanfaronnade, la débandade ???

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