Par Abdoulaye MBOW
Une fois de plus, le ministre de l’Éducation nationale a avancé une date pour la réouverture de l’école. Du moins que pour les élèves en classe d’examen. Et, sauf autre tournure, c’est à la date de ce 25 juin que les cours vont reprendre. Mamadou Talla, patron du département de l’Éducation a donné des gages pour une reprise au point de fixer la date des examens (Cfee, Bfem et Baccalauréat).
Maintenant, la question qui intéresse tout le monde – compte tenu de l’évolution-présence du Covid-19 sous nos tropiques – est de savoir si toutes les conditions sanitaires sont remplies pour éviter une vague de contamination en milieu scolaire ? Cette interrogation vient encore à son heure, quand on sait que des enseignants avaient choppé le virus, poussant les autorités à reporter la rentrée qui était prévue le 2 juin dernier.
Autant de raisons qui poussent les parents des élèves à développer un véritable stress viral, arguant que rien ne presse, surtout que depuis quelques jours, le Sénégal a atteint un record de personnes décédées du Covid-19. Maintenant, la date du 25 juin est-elle bien choisie pour une reprise normale des cours et mettre les potaches à l’abri de tout potentiel risque ? Encore une fois, il faudra bien peser le pour et le contre. Oui ! Le virus est encore là et continue sa vague de contamination. Oui ! Le virus frappe encore à toutes les portes et l’école est un terrain miné, donc fortement sensible.
Cependant, il est impératif de retenir une chose essentielle. Le Sénégal a vécu l’année blanche en 1988, l’année invalide en 1994 et le baccalauréat s’est bel et bien tenu au mois de septembre lors de l’année 1997.
Pourtant, ses désagréments qu’a connus le système éducatif étaient totalement politiques. Alors que cette fois-ci, et pour la première fois, c’est une pandémie menaçante qui fait des caprices, montrant toute sa puissance dévastatrice. Toutefois, une reprise est bien possible – malgré les réprimandes de certains acteurs – à partir d’un constat fait depuis l’annonce des mesures d’assouplissement prises par le Président Macky Sall. Et pour cause, qu’on le veuille ou non, actuellement, ce sont des élèves majoritairement qui se retrouvent par dizaine dans les différents terrains de football de Dakar et de sa banlieue. Par groupe, ils jouent ensemble au moment où plusieurs autres attendent leur tour.
Ce sont encore eux qui prennent d’assaut des plages, organisent des parties de thé ou se retrouvent devant des vendeurs de café. De ce point de vue, la rue n’est-elle pas plus exposante au virus ? La transmission communautaire n’est-elle pas plus prégnante dans la rue qu’à l’école, si encore une fois, des mesures sanitaires drastiques sont prises par les autorités ? Quoi qu’il en soit, il est impératif de mettre à l’abri et le corps enseignant et les apprenants en évitant les discours creux pour séduire les oreilles alors que le virus peut attendre patiemment devant les établissements. Dans tous les cas, la reprise est bel et bien possible.