Saluant les progrès enregistrés depuis 1989 au Sénégal en matière de droits de l’enfant, le consortium «Agir ensemble : Pour les droits des enfants Maintenant !» relève toutefois que des efforts considérables restent à accomplir en la matière. C’est le cas en ce qui concerne le fichier d’état civil qui laisse des milliers d’enfants en rade et qui donne matière à réflexion en vue d’une meilleure intégration de la protection de l’enfant dans les politiques publiques et les plans sectoriels. Dans une note d’orientation rendue publique hier, le Consortium, composé de Child Fund Alliance, Plan International, Save The children, Village d’enfants Sos, Terre des hommes et World vision rappelle que «l’enregistrement de l’enfant à la naissance est essentiel à l’exercice de ses droits fondamentaux». La même source déplore cependant le fait que, malgré cette obligation légale, seuls 77% des enfants de moins de cinq ans au Sénégal sont enregistrés à l’état civil. Tournée autrement, cette statistique laisse entendre que près d’un enfant sur quatre n’est pas déclaré à l’état civil.
À ce propos, ladite note d’orientation questionne le dispositif en vigueur. La déclaration et l’enregistrement des naissances ainsi que l’inscription officielle dans les registres d’état civil constituent la première reconnaissance officielle de l’existence d’un enfant. Dans cette optique le Code de la Famille du Sénégal disposant en son article 51 que toute naissance doit être déclarée à l’officier d’état civil s’inscrit dans la même dynamique que l’article 7 de la Convention internationale des droits de l’enfant qui octroie à l’enfant le droit à un nom dès la naissance. Celui-ci a également le droit d’acquérir une nationalité et, dans la mesure du possible, de connaître ses parents et d’être élevé par eux.
Le bonnet d’âne pour Kaffrine, Tambacounda et Louga
«Malgré cette obligation légale, seuls 77% des enfants de moins de cinq ans au Sénégal sont enregistrés à l’état civil. Entre 2010 et 2016, la proportion d’enfants dont la naissance a été enregistré a diminué de 75% à 70% pour connaître une légère augmentation en 2017. Cependant, le taux national reste plus faible en milieu rural qu’en milieu urbain et cache aussi d’importantes disparités régionales avec des régions comme Kaffrine, Tambacounda et Louga qui ne dépassent pas les 64%. L’ignorance de l’état civil, un faible niveau d’éducation scolaire, l’éloignement des centres d’état civil et l’absence d’une stratégie nationale pour l’enregistrement des faits d’état civil et la gestion des données d’état civil sont parmi les causes. L’enregistrement de la naissance d’un enfant est essentiel à l’exercice de ses droits fondamentaux, notamment l’accès à la santé, à l’éducation et la protection contre toutes formes de discrimination et de violences», ajoute le document.