Par Nicolas Ismaël MANSALY/Correspondant
Après 14 années d’attente, de revendications, plaidoyers, marches pacifiques et points de presse, entre autres actions, les habitants de Hilèle et de Faraba n’en peuvent plus de patauger dans les eaux pour rallier l’hôpital régional ou le lycée Alpha Molo Baldé.
Un pont artisanal est en construction, sur initiative communautaire, à côté de celui qui avait été entamé dans le cadre du Programme Kolda 2006. Une initiative citoyenne à laquelle les jeunes des deux localités citées ont adhéré en masse et qui a reçu la bénédiction des notables de ces deux quartiers périphériques de Kolda.
«Nous voulons mettre un terme au calvaire de nos parents qui, pour aller à l’hôpital, sont obligés d’effectuer un grand tour en passant par le centre-ville. Alors que l’hôpital est là à un peu plus d’un kilomètre», a indiqué avec regret un jeune de Hilèle qui participe à cette action citoyenne. Son voisin de droite de témoigner : «J’habite Faraba et je conduis à bord de ma moto mes enfants à l’école. Je suis obligé de patauger tous les jours pour qu’ils puissent aller étudier. C’est pénible ça !». «Pendant 14 bonnes années, c’est la surdité que les autorités ont manifestée par rapport à ce problème toujours négligé. On ne comprend pas», renchérit un autre jeune.
À notre passage, ce mardi vers 11h, les jeunes étaient vraiment entrés en action. Ils étaient armés de pique, de pelles, de brouettes pour construire ce pont de fortune avec les moyens du bord. Tout en regardant avec «amertume et déception» les pieds du pont entamé sur le lit de ce cours d’eau qui traverse la capitale du Fouladou.
Au moment où ils se sentent vraiment oubliés par les pouvoirs publics, Hilèle et Faraba mènent avec détermination les travaux malgré les affres du Ramadan pour que «ce cordon ombilical» qui relie ces deux quartiers puisse être réalisé avant que le ciel n’ouvre ses vannes.