Politiques migratoires : L’Afrique en rade

Les Etats africains doivent parler d’une seule voix en matière de politique migratoire pour résorber la problématique du développement du continent. C’est ce que préconise Mamadou Mignane Diouf, Coordonnateur du Forum social sénégalais (Fss), qui animait, samedi dernier à Dakar, une conférence publique portant sur la thématique: «Migration et relations euro-africaines: quelles solutions?»

L’homme est éminemment migrant, il le restera tant que l’espoir de se faire une vie meilleure existera sur cette terre. Mais, ce choix est si complexe et quelque fois périlleux, surtout lorsqu’aucune politique migratoire n’est soutenue à la base. En Afrique, aucun pays n’a élaboré une politique digne de ce nom, pas même dans les espaces communautaires (Uemoa, Cedeao, Cemac, Maghreb…). Et, pourtant, ce sont des milliers et des milliers de jeunes africains qui périssent tous les jours dans le désert du Sahara et dans les eaux en mer méditerranéenne. Ou pis encore, ils sont maltraités dans les pays d’accueil. En réalité, c’est l’occident qui a besoin de la main d’œuvre pour composter son économie et c’est lui qui dicte sa politique migratoire sur son territoire. Devant cet état de fait, c’est le statu quo chez les dirigeants africains.

Invité à débattre sur le thème «Migration et relations euro-africaines: quelles solutions?», Mamadou Mignane Diouf, Coordonnateur du Forum social sénégalais (Fss), a vigoureusement déploré l’absence de politique migratoire aux niveaux national et sous régional pour apporter des solutions à la saignée démographique. Pour résoudre cette question, préconise M. Diouf, «il faut que les chefs d’Etats africains parlent d’une voix. Parce que la question migratoire est complexe. Et, il urge que la voix africaine soit audible. Très souvent, c’est l’Eglise catholique qui défend cette question, par la voix du Pape qui rend visite aux migrants et demande à ce que les migrants soient pris en charge par les communautés catholiques», magnifie-t-il. Et de déplorer le silence des autorités. «Pendant ce temps, les dirigeants politiques et chefs religieux musulmans gardent le silence», regrette-t-il. Pour lui, «aujourd’hui, il faut aller vers des dynamiques sous régionales en matière de politique migratoire et surtout éviter de se berner par des miettes allouées aux pays respectifs, sous prétexte de soutenir les initiatives locales entrepreneuriales».

Poursuivant sa réflexion, M. Diouf fera noter qu’«en réglant cette question, on résorbe d’autres problèmes relatifs à l’emploi, au terrorisme…». Par conséquent, «il faut que les chefs d’Etats s’engagent résolument à donner une réponse satisfaisante à cette équation».

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