Sommet des Brics: Jacob Zuma en avocat de l’Afrique

A Xiamen, dans le Sud-est chinois, Xi Jinping a rencontré ses homologues brésilien, russe, indien et sud-africain dans le cadre de la rencontre annuelle des BRICS. Ce sommet, réunissant les cinq plus grandes puissances émergentes de la planète a été l’occasion pour le groupe de définir clairement ses objectifs et ce que sera sa politique commune dans les années à venir.

«Nous devons rendre l’ordre international plus juste et plus équitable. Nos liens, toujours plus forts avec le reste du monde, exigent de nos cinq pays qu’ils jouent un rôle plus actifs dans la gouvernance mondiale. Sans nous, plusieurs défis de cette planète ne pourront être résolus.», a déclaré le leader chinois qui a invité ses homologues, à «parler d’une seule voix pour sauvegarder les intérêts communs des BRICS» et à s’opposer à la vague de protectionisme que connaît actuellement le monde.

Pour beaucoup d’observateurs, le président chinois se pose par cette déclaration, en antithèse de Donald Trump, alors que le dirigeant américain a fait du protectionisme son cheval de bataille avec son slogan de campagne « America First » (l’Amérique d’abord).

Cependant, entre le discours de Xi Jinping et la réalité, il y a un écart. Ainsi, le commerce entre les BRICS a doublé et est passé de 15 milliards en 2010 à 31,5 milliards en 2016, mais il reste très faible quand on le compare aux 196 milliards investis par l’ensemble des 5 pays hors de leurs frontières nationales.

En outre, la prépondérance de la Chine constitue aujourd’hui une pomme de discorde au sein du groupe, puisque Pékin est vu comme un acteur qui n’hésite pas à ériger des barrières à ses compétiteurs. Sa politique d’acquisition agressive hors de ses frontières est par ailleurs, peu rassurante. Porte-voix des dissensions internes au groupe, le sud-africain Jacob Zuma (photo) n’a pas hésité à souligner le caractère inéquitable des échanges au sein des BRICS.

«Les exportations sud-africaines ont été principalement portées par les matières premières. Cette prédominance a eu des conséquences négatives sur mon pays.» a-t-il déclaré avant d’inviter les autres nations de l’ensemble à investir dans des programmes d’approvisionnement et de développement en Afrique. Il a insisté sur la nécessité de miser sur le développement et le transfert des capacités ainsi que la mise en place de projet «accompagnant un développement inclusif et un partenariat égalitaire» entre les pays membres du bloc avant d’appeler la nouvelle banque des BRICS à octroyer plus de prêts à l’Afrique. Face à ces requêtes, Xi Jinping a reconnu qu’il restait encore des efforts à fournir avant que la coopération entre les BRICS donne sa pleine mesure.

Aaron Akinocho

2 Commentaires

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