Affaire du maire de Dakar : Khalifa, un cas pas si Sall

Le maire de Dakar devait être totalement entendu par les éléments de la Division des investigations criminelles (Dic) dans l’affaire relative à la gestion du fonds de la caisse d’avance de sa municipalité. S’il est avancé l’hypothèse d’un dossier aux relents politiques, il est tout à fait normal que l’Inspection générale d’Etat (Ige) fouille partout et même au niveau de la ville de Dakar. Mais, il y a des coïncidences qui polluent l’atmosphère politique surtout à des moments où nombre de responsables de l’Alliance pour la République (Apr), épinglés dans leur gestion paraissent ne point être inquiétés. Au contraire…
L’Inspection générale d’Etat audite les fonds de la caisse de la ville de Dakar. Selon Khalifa Sall, des agents de la mairie, précisément de la DAF et de la perception, sont entendus au niveau de la Division des investigations criminelles (Dic). L’édile de la capitale de juger que c’est une situation particulière d’un domaine particulier portant sur la gestion de la caisse d’avances de la ville. Seulement, il est tout à fait normal que les corps de contrôle fouillent d’éventuels cafards au niveau de sa municipalité comme ils le font pour toute autre entité qui gère et utilisent les deniers publics. Toutefois, force est de constater que la coïncidence intrigue au point de se demander si cette affaire n’a pas une senteur politique trop forte.
Bartélemy Dias n’a pas encore fini de digérer la récente décision du tribunal correctionnel de Dakar dans l’affaire Ndiaga Diouf, Bamba Fall et Cie attendent d’être édifiés sur leur sort que le régime fonce sur le maire de Dakar. Ce qui est sûr, s’il n’a pas bien géré ces fonds, il devra rendre compte. Mais, il y a un problème persistant. Les gens du pouvoir peuvent clamer urbi et orbi que l’Ige fait son travail – ce qui est normal – mais les Sénégalais se posent plusieurs questions relatives à la gestion de nombre de dossiers. Et pour cause, l’Office national de lutte contre la fraude et la corruption (Ofnac), dans son dernier rapport, a bel et bien épinglé Cheikh Oumar Hann, directeur général du Centre des œuvres universitaires de Dakar (Coud). Pas la peine de rappeler les faits puisqu’il s’agit de nébuleuses portant sur des centaines de millions. Au lieu d’être inquiété, c’est la personne épinglée qui a tancé l’organe de contrôle et soutenu par le régime. Que dire des autres dossiers du même genre ?
Mieux ou pire, El Hadj Seck Ndiaye Wade, l’ex-directeur national des Transports routiers, gravement mis en cause par le juge d’instruction du 1er cabinet au tribunal de grande instance de Louga dans le trafic de documents au Service des mines. Malgré tout, c’est par décret présidentiel n°2016-985 du 13 juillet 2016 qu’il a été nommé président du conseil d’administration du Fonds d’entretien routier autonome du Sénégal (FERA). Et le dernier rapport de l’agence de régulation des marchés publics (Armp) ? A vrai dire, dans ce Sénégal, la bonne gouvernance parait être un slogan politique et les adversaires politiques sont avertis. Un faux pas suffit pour être politiquement ‘’guillotiné’’.
Quoi qu’il en soit, l’édile de Dakar a été le premier à faire sa déclaration de patrimoine, rendue publique. Pourquoi et jusqu’à présent, tout le monde ignore le véritable patrimoine de certaines personnalités qui crient, clament et pestent qu’elles ont les mains propres ? Ce qui est sûr, que ce soit Khalifa Sall ou un autre, l’important est de sanctionner toute personne qui dilapide nos ressources. Et, ce sont des dossiers qu’il ne faut surtout pas mettre sous…les coudes.
Abdoulaye Mbow (actunet.sn)

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