DORO DIAGNE «Benno doit prendre très au sérieux Khalifa Sall aux élections législatives»

 Porte-parole du Rassemblement pour le socialisme et la démocratie-Takku defaraat Senegaal (Rsd-Tds), Doro Diagne tient à l’organisation de Benno bokk yakaar qui doit selon lui prendre au sérieux la candidature de Khalifa Sall à Dakar aux prochaines élections législatives pour ne pas perdre Dakar.

 

Par Charles T. SENGHOR

En quoi l’invite du nouveau Khalife des Tidianes est-il important pour la classe politique ?

 

Permettez-moi de présenter mes sincères condoléances à la Ummah islamique suite à la disparition du vénéré Cheikh Tidiane Sy al Makhtoum, qui est une grande perte pour le Sénégal et toute la Ummah islamique. Je pense que le nouveau Khalife n’a fait que réitérer les recommandations que le vénéré a laissé avant sa disparition. Je crois que cela doit nous inspirer dans notre démarche de tous les jours puisqu’après tout, c’est le Sénégal qui doit nous intéresser par-dessus nos personnes. Et, c’est tout heureux que ça vient d’un homme qui s’est toujours consacré à militer pour l’unité des Sénégalais, à travers sa sagesse, sa droiture, sa vision éclairée. C’est tellement important que dans notre parti, c’est une conviction très forte. Ce n’est pas pour rien que notre parti aussi s’appelle Rassemblement. Dans la démarche de tous les jours aussi, nous faisons de notre mieux pour essayer de rassembler.

Quelle a été la particularité du congrès que votre parti vient de tenir ?

Ce congrès s’inscrit en droit ligne des préparatifs des élections à venir. Mais, je dois préciser qu’en tant que membres de Benno, notre souhait de toujours, c’est d’aller en coalition pour ces législatives. Le congrès a dit clairement qu’il donne mandat au président Robert Sagna pour discuter des modalités de ce compagnonnage. Et nous souhaitons vraiment trouver un accord avec le Président Macky Sall sur ces questions. Maintenant, si tel n’était pas le cas, le parti se retrouvera à nouveau pour envisager d’autres possibilités de participer à ces élections. Mais, cela n’exclut pas que notre soutien au président de la République demeure constant. Nous restons dans Benno bokk yakaar et derrière le Président Macky Sall que nous soutenons même pour la présidentielle de 2019.

 

Dans ce sens, est-ce que la dynamique de Benno vous convient ?

Il est vrai que notre coalition a quelques difficultés. Parce que véritablement, ce que j’ai vécu à Benno siggil Senegaal, c’était une expérience très concluante. Parce que même si ce n’était pas totalement formelle, ce n’était pas uniquement le Bennoo des leaders, mais c’était celui de tout le monde. Pour la coalition Benno bokk yakaar, il faut féliciter le Président Macky Sall de l’avoir maintenue jusque-là. Mais, il reste à avoir le maximum de relais à la base. Parce que si au sommet les leaders sont ensemble et qu’à la base, au niveau des responsables et des militants il n’y a pas d’unité, ça peut poser problème. La preuve, c’est l’absence de coordination qui a crée toutes les listes aux dernières Locales au sein de Benno. Et je crains fort bien qu’à ces élections législatives il y ait encore plusieurs listes. Nous devons absolument l’éviter en faisant une communication plus poussée et en nous organisant mieux. Mais, si un seul parti veut prendre l’initiative pour être au devant, conduire les choses comme il l’entend, sans en informer les autres membres, ça peut causer problème. Je pense que l’échéance des législatives est fondamentale en perspective de la présidentielle de 2019. C’est pourquoi nous devons mettre tous les atouts de notre côté pour les remporter haut la main. Je pense que le problème, ce n’est pas au sommet. La coalition doit être portée par la base.

En tant que Dakarois, quel commentaire faites-vous de la volonté de l’opposition de choisir Khalifa Sall comme tête de liste ?

C’est de bonne guerre parce que c’est très politique. On l’aurait certainement fait si on était à la place. Les Sénégalais sont souvent solidaires de quelqu’un qui est dans son cas aujourd’hui. Et cette opposition veut saisir cette opportunité. Maintenant, c’est à nous au niveau de Benno de trouver une réponse appropriée par rapport à cela. Si nous ne prenons pas cette candidature au sérieux au cas où elle serait réelle, nous risquerons de perdre Dakar. Je suis de Benno et je ne souhaite que notre victoire. Mais, Dakar va constituer un épineux problème qu’il faut savoir décortiquer, analyser pour avoir une réponse politique. Et, ce n’est pas en continuant d’expliquer pourquoi il a été arrêté. Notre rôle, c’est de voir comment nous organiser par rapport à ces élections ? Quelle stratégie mettre en place pour sortir avec une belle victoire ? Aussi bien à Dakar que dans le reste du pays. Nous avons besoin d’une majorité à l’Assemblée pour conduire et achever les politiques que le Président Macky Sall a déjà élaborées.

Est-ce que l’implication de votre leader, Robert Sagna, dans plusieurs dossiers n’est pas un handicap pour le Rsd-Tds ?

Au niveau du Rsd-Tds, c’est un fait que nous avons tous constaté. Mais, devant l’intérêt supérieur de la nation, il faut savoir choisir. Il a préféré s’impliquer sur les dossiers qui concernent le développement du pays, la réconciliation nationale, etc. Mais, quelque part, le Parti est quelque peu orphelin. Il n’est presque jamais là. Mais, heureusement qu’il a une équipe bien structurée autour de lui pour faire le travail.

Sur ce dossier qu’a-t-il fait ?

Le dossier casamançais ne sera bientôt qu’un mauvais souvenir. J’avoue que le problème est presque réglé. Il n’y a pas longtemps, il a fait un déplacement très important avec les différentes factions du Mfdc pour les amener à parler le même langage. Sur le principe d’aller vers un dialogue, c’est acquis ; il reste des formalités d’organisation interne entre les différentes factions pour les amener d’abord à parler le même langage avant d’aller autour d’une table avec les autorités de ce pays pour enfin sceller une paix définitive. Les résultats obtenus nous font croire que très bientôt la Casamance retrouvera la paix.

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