Si on n’y prend garde, on va le jeter en pâture, le traiter de tous les noms d’oiseau, l’accuser de tous les péchés avant de chercher à le réduire à néant. Le magistrat Ibrahima Hamidou Dème serait coupable, aux yeux de certains partisans du pouvoir, de «violation de l’obligation de réserve», de «haute trahison», affichent les plus paranoïaques. Les plusradicaux l’envoient déjà à la guillotine. Comme ce fut le cas avec d’autres citoyens qui se sont levés pour dire «non !» aux tares qui gangrènent lessecteurs dans lesquels ils se trouvaient. On ne peut pas ne pas penser au Commissaire Keïta alors chef de l’Office central pour la répression du trafic Illicite desstupéfiants (Orctis) qui s’est ré- solu à rendre public un rapport explosif sur le trafic de drogue au sommet de notre Police, quand il s’est rendu compte que son ministre de tutelle fuyait ses responsabilités. Au Colonel Ndaw qui a sorti un brûlot pour s’insurger contre certaines pratiques dangereuses dans l’Armée. A l’inspecteur des Impôts et Domaines qui a eu le courage de mettre à nu les compromissions et autres manœuvres fatales pour la République. Et tant d’autres anonymes victimes de leur témérité et de leur citoyenneté. Hélas, ceux qui nous dirigent ne parviennent pas à décrypter lucidement ses signaux. Le juge Dème l’a sans doute compris. Il n’est pas un «Petit juge». I