Il faut sans doute être dans le secret du monde de la presse pour penser que c’est imaginable voire possible. Des correspondants qui perçoivent parfois moins de 15 000 le mois et via un opérateur numérique de transfert d’argent. Voilà ce qui se passe au groupe D-média dirigé par Bougane Guèye Dany, ancien candidat recalé à la présidentielle de 2019.
D’après le Syndicat des professionnels de l’information et de la communication du Sénégal (Synpics), le groupe de presse a procédé à une rupture ‘’unilatérale’’ des contrats de ses correspondants dans les chefs-lieux de région.
« Alors que jusqu’ici ces travailleurs s’adonnaient à réaliser leur mission sur la base de contrats de prestations adossés à un salaire ou cachet mensuel, en début septembre, ils ont reçu des appels téléphoniques les informant que désormais ils seront régis par un système de rémunération basé sur des piges », regrettent Bamba Kassé et ses camarades.
Et avant même que cette nouvelle décision ne fasse l’objet de discussion entre le patron et les employeurs, la boîte est passée à l’application immédiate et rétroactive. « En lieu et place de leur salaire du mois d’août, les correspondants ont reçu via Orange Money, des sommes allant de 12 095 frs Cfa à 32 000 frs CFA ! », s’insurge le Synpics.
Ainsi, face à de tels agissements contraires à la loi du travail et au code de la presse, le syndicat invite le groupe D-Média à cesser ces pratiques assimilables ‘’à de l’esclavage vis à vis de dignes travailleurs’’.
Et comme pour leur rappeler leur part de responsabilité dans ce qui leur arrive, le syndicat exhorte les correspondants, ‘’sous-payés et exploités’’, à refuser ce diktat de la part des patrons de presse.