Comment Mimi est devenue une grosse épine dans le pied présidentiel
Alors que les députés sont encore convoqués, ce vendredi, tous les regards convergeront vers la tornade Mimi qui souffle fortement sur le Macky. Dotée d’une réelle aura médiatique, à défaut d’un poids électoral, l’ex Première ministre dispose d’une vraie capacité de nuisance contre le Président.
Mieux vaut l’avoir à l’intérieur qu’à l’extérieur, pourrait-on résumer. Et Macky Sall l’apprend à ses dépens, depuis maintenant plusieurs semaines. Contrairement à Sory Kaba, Moustapha Diakhaté ou Me Moussa Diop, qui en leur temps avaient défié le chef de l’État sur la question du mandat, sans réelle conséquence, la donne est tout autre avec Mimi. L’ex Première ministre, qui fut fonctionnaire des Nations-Unies, dispose, il faut dire, d’une réelle notoriété sur la scène internationale. En atteste sa tournée des plateaux internationaux : RFI, TV5, AFP, France 24, etc…Autant de médias où l’ex Présidente du Conseil Economique et Social défile pour porter le vent de l’opposition contre le Président et les velléités qu’on lui prête de briguer un nouveau mandat.
Au-delà de l’aspect médiatique, la nuisance de Mimi fait déjà effet sur le plan politique.
Elle a déjà mis à mal la majorité parlementaire ténue sur laquelle le président Macky Sall comptait jusqu’à la présidentielle de 2024. Elle entend continuer à secouer l’appareil et caresse le projet de concourir à la présidentielle, s’il le faut contre ce même Macky Sall qui entretient une totale incertitude sur ses intentions.
“Ce dont il est question ici, c’est d’une femme qui défie un grand de ce monde”, dit-elle dans un entretien accordé à nos confrères de l’AFP. “Il faut que quelqu’un défie cet homme”, ajoute Aminata Touré en parlant du président dont elle fut la Première ministre pendant moins d’un an entre 2013 et 2014 et qui, affirme-t-elle, l’a trahie.
Aminata Touré dit s’être montrée loyale pendant plus de dix ans, du moment où elle a quitté les Nations unies pour rejoindre l’équipe de celui qui n’était pas encore président, jusqu’à ce 12 septembre 2022 où, à la dernière minute, Macky Sall lui en a préféré un autre pour le poste de président de l’Assemblée, deuxième personnage de l’Etat.
Macky Sall lui avait promis le poste si elle acceptait de mener la campagne des élections de juillet pour la coalition présidentielle Benno Bokk Yakaar, dit-elle. Il l’a lâchée parce qu’il savait qu’elle s’opposerait à ce qu’il effectue un troisième mandat, dit-elle.
Le sujet est appelé à dominer le débat des prochains mois. Macky Sall, élu en 2012, réélu en 2019, reste flou sur ses desseins. La Constitution limite à deux le nombre de mandats. Une candidature risquerait de provoquer de vives tensions.
Attaques sur son poids politique
La guerre est à présent déclarée entre Aminata Touré et le camp présidentiel. Et les coups pleuvent des deux côtés.
Ses camarades de l’Alliance Pour la République ne cessent de minimiser son poids politique et moquent son incapacité à peser électoralement. Mimi n’a jamais remporté un mandat significatif. Elle a toujours été nommée… sans jamais n’avoir été élue. Sa défaite contre Khalifa Sall lors des locales de 2014 reste encore vivace. Les législatives avec Aminata Touré comme tête de liste ont, également, laissé la majorité présidentielle amoindrie. Ce qui lui a coûté le prestigieux perchoir ?
Aminata Touré croit qu’un homme n’aurait pas été traité comme elle. “On n’offre pas aux femmes les mêmes opportunités d’occuper les positions de pouvoir”, écrivait-elle dans une tribune dans le Guardian. “Les attitudes patriarcales persistent”.
Elle a quitté avec fracas le groupe présidentiel au Parlement, faisant perdre au président la majorité absolue à une voix près. Accusant le chef de l’Etat d’avoir choisi un proche pour présider l’Assemblée, elle a présenté un texte contre le népotisme. Le groupe présidentiel menace de la faire démettre de son mandat.
Et la guerre s’annonce fratricide.
Au Sénégal, 7 enfants sur 10 souffrent d’anémie
“Notre santé se trouve dans ce que nous mangeons” c’est pourquoi ce 13 novembre a été organisé un colloque dans l’optique d’établir le lien entre l’alimentation et la santé, sous le thème “Sécurité alimentaire des aliments”, à l’initiative du groupe Nestlé.
Cette rencontre a vu la participation de personnel de santé, de consommateurs sénégalais, des relais communautaires ainsi que d’experts à l’image de Dr Abdou Badiane, nutritionniste du Fonds des Nations Unies pour l’Alimentation (FAO).
La malnutrition a été au cœur des discussions et selon Dr Badiane, une bonne partie des Sénégalais n’a pas une alimentation de qualité. Le sud du pays, particulièrement les régions de Kolda, Sédhiou et Ziguinchor, sont les plus touchés avec 17,9% d’ enfants malnutris. Le retard de croissance est beaucoup plus prévalent dans ces zones.
Les personnes les plus exposées à la malnutrition au Sénégal sont les enfants en âge de scolarité, les femmes enceintes et celles allaitantes, les personnes âgées ainsi que les adolescentes. 7 enfants sur 10 sont également atteints d’anémie, a précisé Dr Badiane.
En 2019, une enquête diligentée par le Conseil national de sécurité alimentaire a démontré que 7,19% des ménages sénégalais étaient en insécurité alimentaire.
A cet effet, le Conseil national de développement de la nutrition s’est fixé cinq défis majeurs notamment une prévention de la malnutrition aiguë, des maladies chroniques liées à l’alimentation, une prévention des carences en micronutriments, une production suffisante d’aliments riches en micro-nutriments sains, diversifiés et nutritifs. Le quatrième défi est lié à la recherche, l’innovation, la technologie par rapport à l’alimentation, la nutrition et la diététique et enfin une bonne gouvernance alimentaire.
Examen du budget 2023 : L’opposition peut-elle bloquer la loi de Macky Sall ?
Quelques semaines après leur installation mouvementée, les députés de la 14e Législature retournent à l’Hémicycle, ce vendredi matin, pour l’ouverture de la session ordinaire unique. Il sera ensuite question de l’examen du budget annuel 2023 arrêté à plus de 6400 milliards F Cfa. Y a-t-il possibilité de blocage ? Explications.
C’est un secret de polichinelle. A l’Assemblée nationale, les forces entre l’opposition et le pouvoir semblent plus que jamais équilibrées avec notamment le retrait d’Aminata Touré du groupe Benno bokk yaakaar (Bby), dont elle était la tête de liste, lors des élections législatives. Théoriquement, la nouvelle configuration se dessine ainsi : 82 sièges pour le pouvoir, 80 pour l’opposition (Yewwi-Wallu) et 3 non-inscrits.
Et c’est dans ce contexte tendu ayant précédé les scènes inédites qui se sont produites le 12 septembre dernier, que l’Exécutif va soumettre, ce vendredi, le projet de loi de finances pour l’exercice 2023 d’un montant estimé à plus de 6 400 milliards F Cfa, déjà adopté en Conseil des ministres.
Déjà les hostilités sont lancées du côté de l’opposition où des responsables comme Barthélémy Dias ont juré que désormais rien ne sera plus comme avant. Ainsi, même s’il n’est plus député, le leader de Pastef, Ousmane Sonko, avait déclaré, face à la presse le 26 septembre dernier : « Nous éplucherons le budget que Macky Sall va déposer sur la table de l’Assemblée pour nous assurer qu’il est bien dans l’intérêt du Sénégal. Sinon, on lui retournera le budget en seconde lecture ».
Dans son dernier ‘’Questekki’’, le député de Wallu Sénégal, Mamadou Lamine Diallo dit attendre de pied ferme le document. Car, à l’en croire, « il y a deux points qu’on ne peut pas occulter. La dette et notamment les eurobonds. Le gouvernement devra nous dire quel est le montant exact du service de la dette ? Quelle est la part des eurobonds et quel est le montant des arriérés intérieurs baptisés obligations impayées », s’est-il notamment interrogé. Le président du mouvement Tekki veut aussi savoir comment se fera le partage de la production des hydrocarbures entre l’Etat et les compagnies étrangères. « Par exemple, pour le gaz naturel, combien BP reçoit par an ? Combien Kosmos reçoit par an ? A comparer avec ce que l’Etat reçoit par an ? Qui commercialise la part de pétrole et de gaz naturel du Sénégal ? Dans quel pays ? Et la SAR ? Quelles sont les banques impliquées ?», indique-t-il. Ce sont là, de son avis, “quelques questions pour nourrir un débat qui ne fait que commencer”. Car pour lui, « cette année est décisive pour éviter la malédiction du pétrole à notre pays ».
Au même moment, Banda Diop, de la majorité présidentielle, appelle les députés à faire preuve de « maturité » pour ainsi « rehausser la dignité de la fonction parlementaire et le respect qui lui est dû ».
Ces sorties sur fond de mises en garde confortent ceux-là qui craignent un blocage du budget de l’Etat, à l’hémicycle.
Ce qui est prévu en cas de blocage
Que faire alors s’il arrivait que le budget soit bloqué ? En tout état de cause, cette hypothèse est bien prise en compte par la constitution de la République du Sénégal, notamment en son article 68, qui précise que «l’Assemblée nationale vote les projets de lois de finances dans les conditions prévues par une loi organique ».
Il est dit que le projet de loi de finances de l’année, qui comprend notamment le budget, est déposé sur le bureau de l’Assemblée nationale, au plus tard le jour de l’ouverture de la session ordinaire unique, c’est-à-dire, ce vendredi 14 octobre. Suite à cela, l’Assemblée nationale dispose de soixante jours au plus pour voter les projets de lois de finances.
Mais, si, par suite d’un cas de force majeure, le président de la République n’a pu déposer le projet de loi de finances de l’année en temps utile pour que l’Assemblée dispose, avant la fin de la session fixée, du délai prévu à l’alinéa précédent, la session est immédiatement et de plein droit prolongée jusqu’à l’adoption de la loi de finances, d’après toujours la Charte fondamentale.
Maintenant, si le vote dudit projet de loi de finances n’est pas effectif à l’expiration du délai de soixante jours du fait par exemple d’un blocage des travaux au niveau de l’hémicycle, « il est mis en vigueur par décret, compte tenu des amendements votés par l’Assemblée nationale et acceptés par le président de la République ».
A noter, également, que si compte-tenu de la procédure prévue ci-dessus, la loi de finances de l’année n’a pu être mise en vigueur avant le début de l’année financière, le président de la République est autorisé à reconduire, par décret, les services votés.
La loi prévoit, par ailleurs, que la Cour des comptes assiste le président de la République, le Gouvernement et l’Assemblée nationale, dans le contrôle de l’exécution des lois de finances.
Gare des Baux Maraîchers : l’incroyable contre-attaque du policier accusé de viol sur mineure
Un policier en détachement à la Gare des Baux Maraîchers de Pikine devra se montrer convaincant pour sortir indemne de cette histoire de viol sur mineure dans laquelle il est empêtré. Une fille de 16 ans, P. B, l’accuse d’avoir abusé d’elle dans la nuit du jeudi 29 au vendredi 30 septembre dernier.
Employée dans un restaurant de la gare, cette dernière a été envoyée en recouvrement par sa tante et patronne, Anta K. À son retour, l’adolescente présentait une mine déconfite. Elle paraissait mal en point. Invitée à s’expliquer par la restauratrice en chef, elle déclare avoir croisé le chemin du policier en question, qui l’aurait conduite au poste et aurait entretenu des relations sexuelles avec elle sous la menace d’une cravache.
D’après L’Observateur, qui relate cette affaire dans son édition de ce vendredi, Anta K. est automatiquement allée raconter l’histoire de sa nièce au chef du détachement de la Compagnie de surveillance et d’intervention (CSI) de la polie, supérieur hiérarchique du mis en cause. Le lendemain, elle dépose une plainte au commissariat de Pikine.
D’après le journal, juste après l’éclatement de l’affaire, le policier en question avait disparu de la gare. Il se rendra néanmoins au commissariat de police, accompagné de son supérieur. Face aux enquêteurs, il nie les faits qui lui sont reprochés et désigne la fille comme coupable dans cette affaire.
En effet, le policier affirme avoir surpris P. B en pleins ébats sexuels avec un inconnu derrière un bus en stationnement. D’après son récit, ce dernier a pris la fuite lorsqu’il a pris le couple la main dans le sac. C’est ainsi qu’il aurait conduit la fille au poste et a confisqué son téléphone qu’il remettra finalement à quelqu’un qui s’est présenté comme le frère de son accusatrice.
En attendant le rapport médical consécutif à l’examen gynécologique de la victime présumée, deux questions se posent. Pourquoi le policier n’a pas informé son supérieur de son intervention ? Le mis en cause reconnaît avoir manqué à ce devoir-là. En plus, pourquoi l’arrestation de P. B n’a pas été consignée dans la main courante ?
Le commissariat de Pikine poursuit son enquête.
Véhicules de la société PMC incendiés à Mako : La gendarmerie procède à l’arrestation d’une centaine de personnes
Après l’acte de vandalisme contre des véhicules de Pettowal Mining Company dont deux minibus incendiés et huit caillassés par des jeunes des villages de Mako et environs qui réclament de l’emploi, les enquêteurs de la gendarmerie ont procédé à l’arrestation d’une centaine de jeunes, présentement placés en garde à vue pour les besoins de l’enquête. C’est ce jeudi vers 5 heures du matin que ces manifestants ont pris d’assaut le tronçon qui mène vers la société distant de 15 kilomètres de la route nationale numéro 6. Ils ont érigé des barricades avant de faire descendre les chauffeurs et personnel de PMC. Ils sont ensuite passés à l’acte en incendiant deux minibus et caillassé 8 autres véhicules avant de prendre la poudre d’escampette.
Assemblée nationale : les quatre dossiers chauds qui attendent les députés
Les choses sérieuses commencent à l’Assemblée nationale. Après le choix du président et l’installation du bureau, les nouveaux députés vont entrer de plain-pied dans la 14e législature avec l’ouverture, ce vendredi, de la session unique parlementaire. L’Observateur a listé quatre dossiers chauds qui seront sur la table des députés.
Il y a d’abord le vote du budget. Il constitue le sujet prioritaire de la session inaugurale. La Constitution consacre 60 jours à ce thème avec la possibilité de rallonger les délais. D’ordinaire, fort d’une majorité écrasante, le gouvernement voit son budget passer comme lettre à la poste. Mais avec le rééquilibrage des forces au Parlement, à la faveur des Législatives du 31 juillet dernier, ce n’est pas gagné pour la 14e législature. Des risques de blocage planent.
Même s’il ne siège pas à l’hémicycle, Ousmane Sonko de Yewwi Askan Wi, avait prévenu : «Nous éplucherons le budget que Macky Sall va déposer sur la table de l’Assemblée nationale pour nous assurer qu’il est bien dans l’intérêt du Sénégal. Sinon, on lui retournera le budget en seconde lecture.»
Deuxième sujet fort, l’éventualité de présenter à l’Assemblée nationale un projet de loi d’amnistie qui profiterait, notamment, à Khalifa Sall et Karim Wade. «Jusqu’ici on n’est pas fixé sur le fait que ce sera une loi d’amnistie ou une révision du Code électoral. Le gouvernement n’a donné aucune indication», souligne l’ancien député Alioune Souaré. En tout cas, si le sujet doit être débattu à l’Assemblée nationale, ce ne sera pas avant la fin des plénières sur le budget, prévue dans la première semaine de décembre.
Les députés pourraient être amenés à se pencher en plus sur la situation de Mimi Touré. L’ancienne Première ministre a pris ses distances avec le groupe Benno Bokk Yakaar et fait part au président de l’Assemblée nationale de sa décision de devenir député non-inscrit. La coalition présidentielle, considérant qu’elle a démissionné de ses rangs, voudrait récupérer son siège. Mais c’est chose impossible d’après Alioune Souaré.
«Ils ne peuvent pas le faire, tranche l’ancien député. L’article 22 du règlement intérieur, qui est une loi organique, consacre le principe de la démission d’un groupe parlementaire. Il dit que la notification doit être portée à la connaissance du président de l’Assemblée nationale. Il n’informe même pas le président du groupe parlementaire. S’ils veulent trouver une autre qualification à la démission, c’est un problème interne.»
Quatrième sujet brûlant : le projet de proposition de loi de Mimi Touré limitant l’exercice de fonctions et responsabilités dans les institutions de la République en rapport avec l’existence de liens familiaux avec le président de la République. Alioune Souaré croit savoir que ce texte risque d’être déclaré irrecevable. Même si, s’empresse de préciser l’ancien député, la proposition devra être examinée obligatoirement au cours de la session qui s’ouvre ce vendredi et sera bouclé en juin prochain, ou au plus tard, lors de la prochaine.
Couple : Les hommes sénégalais ne consacrent que 30 minutes aux tâches domestiques, le triple pour les femmes…
En Afrique de l’Ouest généralement et au Sénégal en particulier, le processus d’autonomisation économique des femmes rencontre bon nombre d’obstacles même si des progrès sont en train d’être notés. Toutefois, le Consortium pour la Recherche Économique et Social, (CRES) a jugé nécessaire de réunir les acteurs afin de faire le point sur les avancées notées mais aussi d’ouvrir des perspectives. Un colloque va ainsi être tenu les 26 et 27 octobre à Dakar. Il réunira, à la fois, les universitaires, les associations féministes, les autorités politiques, les femmes elles-mêmes pour un partage d’expérience et les bailleurs.
En prélude à ce colloque, un atelier de formation a été organisé ce jeudi 13 octobre. Les professionnels de l’information ont pu être sensibilisés aux questions touchant à l’autonomisation économique des femmes en vue de mieux restituer les discussions des travaux du forum et de sensibiliser les décideurs.
L’Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie a, récemment, publié un rapport faisant état de la répartition du temps de travail domestique entre les hommes et les femmes. Il s’agit notamment de la dimension liée aux travaux non-rémunérés. Selon les chiffres de l’ANSD, au Sénégal, les femmes passent plus de 4h aux travaux non rémunérés. Ces chiffres connaissent une hausse dans les zones rurales par contre. Les études montrent, par exemple, que dans le nord, les femmes passent entre huit et dix heures aux travaux non rémunérés. Dans ces travaux figurent ceux domestiques et les travaux de soins. Les hommes ne consacrent que 30 minutes à ces travaux selon toujours l’ANSD. Sur le plan social et culturel, ces travaux sont dévolus “naturellement” aux femmes. Ces enquêtes révèlent alors que « la charge de travail domestique des femmes est élevée comparé à celle des hommes », constate le docteur Fatou Cissé, chercheur au Consortium pour la Recherche et l’Économie sociale (CRES).
Ces évidences affectent directement l’autonomisation économique de la femme. « Cette charge de travail constitue une contrainte pour les femmes pour aller travailler, gagner des ressources et donc assurer leur autonomisation économique » explique Fatou Cissé. En effet, ce temps accordé au travail non rémunéré réduit de manière considérable la formation préalable à l’exercice d’un travail rémunéré par une diminution de l’éducation ou du développement des compétences, limité la participation à la main-d’œuvre, réduit la rémunération salariale en raison de l’acceptation d’emploi de moindre qualité. Le temps consacré aux travaux non rémunérés handicape aussi la progression dans la carrière rémunérée mais réduit le pouvoir des femmes en limitant leur représentation et leur pouvoir de décision.
Pour pallier ce problème, le CRES, en partenariat avec d’autres organisations a mis en place un forum regroupant l’ensemble des acteurs. Un cadre de débat va aussi être organisé à l’occasion du colloque international sur l’autonomisation économique des femmes en Afrique de l’Ouest. Cette rencontre se tiendra les 26 et 27 octobre à Dakar.
Foyers améliorés
En attendant, durant l’atelier réservé aux journalistes, des pistes de solutions ont été dégagées. Si dans les pays occidentaux, des efforts considérables ont été notés, les choses traînent encore au Sahel à quelques exceptions près. « Il y’a des solutions qui sont en perspective comme le développement des services de garde des enfants pourvu qu’ils soient de proximité, abordables et donc accessibles aux femmes. Les foyers améliorés peuvent aussi être une solution pour les femmes pour réduire le temps qu’elles prennent pour cuisiner en utilisant par exemple du feu de bois » a indiqué Docteur Cissé.
En réalité, les soins non-rémunérés sont négligés dans les politiques économiques. L’enjeu est énorme. Les femmes s’investissent grandement dans le fonctionnement des ménages notamment sur le plan économique. Toutefois, elles se retrouvent confrontées aux hostilités des hommes notamment dans le domaine de l’entrepreneuriat. Les femmes peinent encore à accéder au crédit à cause d’un défaut de garantie. Alors que la plupart de leurs gains sont reversés aux foyers. La sensibilisation des hommes en ce sens est alors un début de solution. Par ailleurs, un plaidoyer sera porté à l’endroit des décideurs pour un plus grand accès des femmes au foncier.
En fin de compte, l’ensemble de ces problématiques autour de l’autonomisation économique de la femme seront abordés lors du colloque. Ces questions seront réparties en six axes que sont : Travail non rémunéré, normes sociales, entreprenariat féminin, finance inclusive, éducation/ formation, informalité de l’emploi, infrastructures, énergies renouvelables, économie verte et enfin autonomisation économique des femmes en situation de crise.
“Paris, vous êtes des pédés” : Patrice Evra convoqué au tribunal…
L’ancien capitaine de l’équipe de France de football Patrice Evra sera jugé pour “injure” homophobe lundi au tribunal de police à Paris, et encourt une amende pour des propos visant le PSG datant de 2019, a appris l’AFP de source proche du dossier jeudi.
Ancien défenseur et capitaine de Manchester United, Patrice Evra s’était déchaîné sur les réseaux sociaux en mars 2019 après une victoire des Mancuniens contre le PSG en Ligue des champions, invectivant l’ancien joueur parisien Jérôme Rothen puis lançant notamment “Paris, vous êtes des pédés, vous êtes des PD… Ici, c’est les hommes qui parlent”.
Le joueur, habitué des insultes dans les médias ou les réseaux sociaux, avait ensuite posté un nouveau message pour s’excuser, assurant ne pas être homophobe.
Les associations Mousse et Stop Homophobie, soutenues par le collectif anti-homophobie Rouge Direct, avaient déposé plainte, et M. Evra a été mis en examen pour “injure publique envers un groupe de personnes à raison de leur orientation sexuelle”.
Le joueur avait reconnu devant le juge avoir tenu les propos litigieux, évoquant des faits qui se seraient déroulés le 15 mars 2019, “date de l’anniversaire du footballeur Paul Pogba”.
Dans son ordonnance de renvoi en procès datée du 5 mai, le juge d’instruction estime que Patrice Evra “s’est exprimé dans un cadre privé pour la réalisation d’une vidéo qui a ensuite été publiée sur Snapchat à son insu”.
“Les propos ont donc été tenus de manière non confidentielle, mais pas publique”, et M. Evra “n’a pas eu l’intention de rendre publiques ses paroles”.
L’injure non publique fait encourir à M. Pogba une contravention, en l’espèce une amende de 1.500 euros, et lui vaut de comparaître lundi matin, le 17 octobre, devant le tribunal de police de Paris.
Si l’infraction d’injure publique avait été retenue, M. Evra aurait comparu devant le tribunal correctionnel et aurait été passible d’un an d’emprisonnement de 45.000 euros d’amende.
Sollicité, son avocat n’a pas répondu à l’AFP.
Pour Etienne Deshoulières, avocat des associations, “l’emploi de cette injure homophobe par un ancien capitaine de l’équipe de France n’est pas anodin. Cela renforce le climat d’homophobie présent dans le football professionnel.”
Pour Julien Pontes, porte-parole du Collectif Rouge Direct, “ce procès est l’occasion immanquable d’affirmer que l’impunité de l’homophobie dans le football, c’est fini”, ce qui serait selon lui un signal fort “à quelques semaines du Mondial au Qatar”.
Mort de dizaines d’enfants : Deuil et colère en Gambie, Barrow sous le feu des critiques
Quand Fatoumatta a commencé à avoir de la fièvre fin août, l’hôpital où son père l’a emmenée a diagnostiqué un paludisme, mal répandu en cette saison, et l’a renvoyée à la maison en prescrivant un sirop au paracétamol.
Fatoumatta s’est éteinte une semaine après. Elle avait deux ans et compte parmi les 69 enfants qui ont succombé en Gambie à une insuffisance rénale aiguë au cours des trois derniers mois.
Le chagrin partagé entre Gambiens sur les réseaux sociaux est de plus en plus teinté de colère contre cette industrie pharmaceutique étrangère qui pourrait avoir provoqué leur mort, contre le délabrement du système sanitaire et contre la réponse du gouvernement.
Quatre sirops contre la toux et le rhume, fabriqués par le laboratoire indien Maiden Pharmaceuticals, sont mis en cause.
Les enquêtes ouvertes par les autorités et par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) devront dire si la vie de Fatoumatta et des autres, quasiment tous âgés de moins de cinq ans, s’est arrêtée prématurément parce qu’on leur avait administré ces médicaments contenant selon l’OMS des quantités “inacceptables” de diéthylène glycol et d’éthylène glycol, communément employés comme antigel. L’ingestion peut en être mortelle.
L’OMS a lancé une alerte la semaine passée et demandé que les sirops soient retirés de la circulation. Ils n’ont été repérés qu’en Gambie. Mais, dit l’OMS, il n’est pas impossible qu’ils aient été distribués ailleurs, par des voies informelles largement empruntées par les médicaments, en Afrique notamment où le contrôle laisse souvent à désirer.
Les interrogations prolifèrent sur les raisons pour lesquelles des produits frelatés auraient échappé à toute supervision et pourquoi ce petit pays parmi les plus pauvres au monde serait l’un des seuls à les avoir importés.
Nombre de parents ont raconté l’épreuve endurée, photo des disparus à la main. Fatoumatta “ne mangeait plus rien et le sang lui coulait par la bouche et par le nez”, rapporte à l’AFP son père Wuri Bailo Keita, laveur de voitures de 33 ans.
A la fin, elle souffrait tant “que je priais Dieu qu’il la prenne”.
– “Justice !” –
Wuri Bailo Keita est désemparé et furieux contre le gouvernement.
Les autorités gambiennes ont commencé à être alertées fin juillet au moins. Au début, elles ont aussi cité comme cause possible, en plus des sirops, la bactérie E. coli qui se serait propagée à la faveur des pluies importantes. Progressivement, les sirops se sont imposés comme principal suspect.
Des enfants sont encore décédés en septembre. Les autorités ont ordonné le rappel des sirops le 23 septembre.
“Le moment est venu pour le gouvernement de faire son travail et de stopper le commerce de ces produits parce que, s’ils ne le font pas et qu’on importe d’autres sirops, les conséquences seront terribles”, dit Mariama Kuyateh, une mère de 30 ans qui a perdu son fils Musa le mois dernier.
Ce n’est que samedi que le président Adama Barrow s’est adressé directement aux Gambiens.
Il a ordonné des mesures de sauvegarde pour stopper l’importation de médicaments frelatés et a demandé la création d’un laboratoire de contrôle. Le lendemain, il a fait suspendre la licence de l’importateur des sirops mis en cause. En même temps, la police annonçait l’ouverture d’une enquête.
Le message présidentiel, critiqué pour sa brièveté et son manque d’empathie, n’a pas apaisé la douleur.
“Le président Barrow devrait renvoyer son ministre de la Santé; au lieu de ça, il fait ses louanges”, s’indigne le père de Fatoumatta. “Nous voulons que Justice soit faite pour ces enfants”.
Le principal parti d’opposition, le Parti démocratique unifié (UDP), a reproché de la froideur au chef de l’Etat.
– Engagement présidentiel –
“Un pays traumatisé (se retrouve à) se demander quels autres médicaments disponibles sur le marché sont contrefaits ou dangereux”, a-t-il dit dans un communiqué.
Le système sanitaire gambien est notoirement déficient. Le pays accuse un taux de mortalité chez les moins de cinq ans de 49,4 décès pour 1.000 naissances alors qu’il est de 3,7 en Allemagne par exemple, selon l’Unicef.
La Gambie, plus petit pays d’Afrique continentale avec un peu plus de deux millions d’habitants, est 174e sur 191 à l’indice de développement humain de l’ONU, qui agrège des critères de santé, d’éducation et de niveau de vie.
L’UDP et d’autres réclament que les responsables de ces décès rendent des comptes.
“Nous sommes consternés” par la réaction gouvernementale, dit Nancy Jallow, de l’ONG Global Bridges, “nous en attendons davantage”.
Nulle part ailleurs dans le monde une telle affaire ne se produirait sans qu’un officiel ne perde sa place, dit-elle, alors qu’ici “tout le monde est retourné au travail le lendemain”.
Le ministre Ahmadou Lamin Samateh a exclu de démissionner.
“Le gouvernement fera tout pour élucider ces évènements”, a promis le président.
Ziguinchor : Un véhicule des forces de l’ordre heurte mortellement un homme d’une soixantaine d’années
Un accident mortel est survenu à Ziguinchor ce matin aux environs de 09 heures. Il a coûté la vie au vieux A. Mankaly qui était en partance en ville lorsqu’il a été fauché mortellement par un véhicule de forces de l’ordre à hauteur de rond-point Belalie. Selon la famille du défunt que nous avons jointe, A. Mankaly avait dit à ses amis qu’il allait récupérer sa pension de retraite. Malheureusement, le sieur n’arrivera pas à destination, heurté par un véhicule des forces de l’ordre. La famille déplore la manière dont le constat a été fait.
Selon cette dernière, la gendarmerie devait faire le constat et gérer la procédure en lieu et place de la police qui a fait le constat. Chose que la famille déplore.
Le corps sans vie de A. Mankaly est déposé à la morgue de l’hôpital régional. Une enquête a été ouverte pour déterminer les causes de l’accident et situer les responsabilités.









