MAO SIDIBÉ, CHANTEUR, AUTEUR-COMPOSITEUR, PRODUCTEUR «Les rappeurs sont moins hypocrites que les autres»

Propulsé avec son tube «my sunshine» qui l’a fait découvrir au public sénégalais, Mao Sidibé ne cesse de surprendre avec ses mélodies et ses riches textes.

Pouvez-vous nous retracer votre itinéraire ? Je ne connais pas la date exacte de mon entrée dans la musique, mais j’ai commencé d’abord à danser avec le groupe best of the best, nous faisions partie de la première édition d’Oscar des vacances en 1993. En tant que bande de copains, nous nous amusions et aimions beaucoup le fait d’avoir des fans filles (rires). Par la suite, on s’est convertis dans la musique en faisant le rap. A la base Pbs, P-Froiss et Daraj, nous ont fait aimer le hip hop. Notre groupe a changé de nom et nous devenons du coup BBC, notre premier album «tioukli » verra le jour. Par la suite nous avons voyagé et avions fait une longue tournée. Le deuxième album sortit avec «Nabanko». Nous avons eu beaucoup de links avec d’autres structures de musique c’est ce qui m’a amené à faire de l’électro, du rock, entre autres… Je suis rentré au bercail depuis 4 ans quand le groupe s’est disloqué. Êtes-vous toujours dans le mouvement hip hop? J’y suis toujours car j’y compte des amis. J’ai produit Nitdoff pour ces trois premiers albums. Ma structure «Mao prod» qui s’occupe de la réalisation, de vidéo clip. j’ai travaillé avec Simon, Keur gui, Nix. Je suis toujours dans le hip hop puisqu’il regorge beaucoup de secteurs. J’ai commencé avec le rap mais à un moment donné j’ai arrêté, mais comme le hip hop est mon premier amour je compose pour les rappeurs. J’y suis en tant que compositeur mais en tant que chanteur je fais des featuring (Nix, Nitdof, Allien Zik…) Le hip hop ne marche plus ? Le rap marche mais pas pour tout le monde. Beaucoup d’entre eux y trouvent leur compte. Aussi la différence entre le rap et les autres musiques est que, les rappeurs réinvestissent. La majeure partie d’entre eux ont leur propre studio pour s’autoproduire ce qui n’est pas le cas pour les autres artistes qui font d’autres musiques. Est-ce à dire qu’ils sont beaucoup plus professionnels ? Loin de moi cette idée. Mais dans tous les styles de musiques, il ya des professionnels et des toquards. Le rap est mon premier amour ; donc si j’ai à défendre une musique ce serait le rap. Cependant j’écoute tous les styles musicaux locaux, le mbalakh, la salsa… Pourquoi vous avez opté pour l’électro ? Ce n’était pas un choix, je l’ai fait suite à des rencontres. Comme je suis de nature très curieux, je m’ouvre à tous les styles et j’ai eu envie d’explo- rer d’autres horizons que le hip hop et le reggae que je faisais. Je suivais beaucoup l’Orchesta Baobab qui m’a bercé dans mon enfance. Mais ma base de musique est celle mandingue avec les Ali Farka Touré car mon père les écoutait. Mais pour le coté Rock, c’est mon grand frère qui écoutait, Dire Street, Tracy Chapman, qui m’a influencé. Mon premier album «Accent grave» est un mélange de afro-pop –soul ; je prépare un mini album «street album» une musique urbaine dance hall, Rnb… ce sera d’ici cet été. Mon deuxième ce sera en 2018, car je veux du lourd et j’aimerais qu’il soit plus au top que le premier. Un travail de titan est en train d’être mené pour le plus grand plaisir des mélomanes. Ma conviction est qu’un nouvel album, doit toujours être de meilleure qualité, sinon cela ne vaut pas la peine d’en sortir

2 Commentaires

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