Objection Mme l’envoyée spéciale : Pourquoi Mimi touré ne parle-t-elle pas des cas ‘’apéristes’’ comme l’affaire El Hadji Seck Ndiaye Wade ?

Dans ce Sénégal, l’on oublie beaucoup de dossiers pour uniquement parler de l’affaire de la Caisse d’avances de la mairie de Dakar qui vaut au premier magistrat de la capitale un séjour carcéral. Dans une publication, Mimi Touré, envoyée spéciale du Président de la République fait bien la morale aux politiciens qui pillent les deniers publics. Ce qui est tout à fait légitime puisque le Sénégal a besoin de transparence et de reddition des comptes pour marcher véritablement vers l’émergence. Mais, pourquoi vouloir se montrer amnésique et ne parler que des opposants et non des ‘’apéristes’’ pris la main dans la caisse. Actunet, revient sur l’affaire El Hadji Seck Ndiaye Wade pour rafraichir la mémoire à certains, non sans oublier le rapport de l’Office national de lutte contre la fraude et la corruption (Ofnac) qui a épinglé Cheikh Oumar Hann, Directeur général du Centre des œuvres universitaires de Dakar (Coud).

Par Abdoulaye Mbow (actunet.sn)

Pourtant, cet ancien directeur général des transports routiers a été pris par l’Ofnac et conduit en prison. Quelques jours après, il est nommé président de Conseil d’administration du Fonds d’entretien routier autonome du Sénégal (FERA).

Voici un rappel des faits

Il s’appelle El Hadj Seck Ndiaye Wade. Responsable politique à l’Alliance pour la république dans le département de Mbour (Apr), il était encore le Directeur des transports routiers au ministère des Infrastructures, des Transports terrestres et du Désenclavement. Le 13 juillet dernier, il avait été relevé de ses fonctions, mais c’était pour bénéficier d’une promotion particulière. Par décret présidentiel n°2016-985 du 13 juillet 2016, il a été nommé président du conseil d’administration du Fonds d’entretien routier autonome du Sénégal (FERA). Mais où est la curiosité ?

 El Hadj Seck Ndiaye Wade, nouveau PCA du FERA, était sous le coup d’une inculpation prononcée à son encontre au mois d’avril dernier par le juge d’instruction du 1er cabinet sis au tribunal de grande instance de Louga. Il avait été aussitôt placé sous mandat de dépôt puis écroué à la prison centrale de Louga en mars. Quelques jours plus tard, il bénéficiait d’une liberté provisoire, «sur intervention de bras politiques haut placés», précisent des sources proches du dossier, alors que la plupart de ses co-inculpés sont restés en détention à la maison d’arrêt de Louga.

Permis de conduire, licences de transport, dossiers d’agrément…

Tout est parti d’une longue enquête menée dans la capitale du Ndiambour par l’Office national de lutte contre la fraude et la corruption (OFNAC) au Service des mines de ladite localité. Les découvertes faites par l’Ofnac avaient démantelé un solide réseau de «corruption et de concussion dans le domaine de l’établissement des permis de conduire, du traitement des dossiers d’agrément et de licences de transport», indique le rapport public 2014-2015 de l’organe de contrôle.

«L’enquête a permis de constater qu’il était réclamé aux usagers le montant de cent cinquante mille (150 000) francs Cfa pour le passage du permis en un seul jour et cent mille (100 000) francs Cfa, si c’est au-delà.» Par ailleurs, ajoute la même source, «il était exigé des usagers les montants pour le paiement des droits de mutation et de timbres, pratique qui ne s’expliquent pas pour une administration qui n’est pas une régie financière et qui n’est habilitée par aucun texte à s’immiscer dans cette affaire. De tels faits sont accomplis en violation flagrante du Code général des impôts.»

Le premier fonctionnaire à être pris dans les filets de l’Ofnac est le dénommé Pape Mor Guèye, directeur régional des transports terrestres qui ne se priva pas d’expliciter aux enquêteurs le mode opératoire mis en place pour faire tourner le système de corruption. Son supérieur hiérarchique, El Hadj Seck Ndiaye Wade, est sur la liste des gros bonnets qui perçoivent leur part des sommes «collectées» auprès des usagers du Service des mines de Louga, en compagnie d’une demi-dizaine d’agents, tous dans le coup. C’est quand le dossier d’enquête a été transmis au juge d’instruction que les têtes ont commencé à tomber. Le successeur d’El Hadj Seck Ndiaye Wade à la direction des transports routiers est Cheikh Oumar Gaye, nommé au conseil des ministres du 13 juillet 2016. Voila les faits.

Que de dire de l’affaire Cheikh Oumar Hann du nom du Directeur général du Centre des œuvres universitaires de Dakar (Coud) ? Le rapport produit par l’Ofnac est exhaustif, renseigne et enseigne. Ce n’est pas la peine de revenir sur le fonds puisque les Sénégalais dans leur majorité ne sont pas amnésiques. Ceci étant, pourquoi ne pas ‘’emballer’’ la justice pour faire la lumière dans ses affaires qui précèdent de loin le dossier du maire de Dakar, surtout que Mbaye Ndiaye, ministre d’Etat auprès du Président de la République et directeur des structures de l’Alliance pour la République (Apr) a clairement défendu que ce dossier du premier magistrat de la capitale est strictement et éminemment politique. Ce qui est certain, il y a une pile de dossiers sous les…coudes.

Abdoulaye Mbow (actunet.sn)

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