Khalifa Sall «De Blaise Diagne à moi, il n’y a jamais eu d’archives pour ces fonds. Je ne serai pas le premier à déflorer les noms»

Le maire de Dakar préfère aller en prison que de révéler les noms de ceux qui ont bénéficié d’aides de la caisse d’avances. Il a signalé hier, après près de sept tours d’horloge, qu’il ne sera pas le premier maire de la ville de Dakar à déflorer ce secret.

«Cette pression et tout ce qui est fait, c’est nous amener à dire ceux qui ont bénéficié de ces fonds. Ces fonds et crédits servent à venir en aide et à appuyer les populations et les citoyens. Je rappelle que de Blaise Diagne à Khalifa Sall, aucun maire n’a jamais justifié ou donné le nom des bénéficiaires de ces fonds. Je le répète et je défie quiconque que quand je suis arrivé, il n’y avait pas d’archive sur la gestion de ces fonds. Je ne serai pas le premier à déflorer le nom des institutions, des personnes morales ou des personnes physiques qui ont bénéficié de ces crédits…/… «Il n’y a aucun moyen pour me faire changer d’avis ou de position. Je préfère aller en prison plutôt que d’être vertueux ou loyal. Mes devanciers m’ont montré la voie et personne ne peut m’obliger à communiquer les noms des bénéficiaires. Je ne suis pas sur la défensive. Je suis à l’aise parce que je n’ai rien à me reprocher. Maintenant je dois avouer que les enquê- teurs ont été d’une extrême courtoisie. Ce fut un dialogue, ce fut des échanges. Ils sont dans leur rôle de poser des questions et nous avons également le droit de répondre ou de ne pas répondre quand on peut ou quand on veut. Quand on ne veut pas, ils ne nous obligent pas. Ils usent de tous les subterfuges pour vous faire parler, mais si on ne veut pas répondre on ne répond pas. Je dois témoigner qu’ils ont été corrects, courtois et professionnels…/… «Je ne saurais dire que c’est fini, car la procédure ne fait que commencer. Les enquêteurs ont terminé une première phase de l’enquête. Ils nous diront la suite. Mais en tout état de cause, l’intimidation et le dénigrement ne passeront pas, parce que j’ai été irréprochable. Si je n’avais pas peur de violer la loi, j’aurai publié les 400 pages des résultats des vérificateurs sur internet, et là, les Sénégalais allaient découvrir que cette question de caisse d’avances n’est qu’un épiphénomène et que nous avons été irréprochables sur toute la gestion de la ville.»